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CHOCOLAT: Pesticides toxiques dans le cacao produit pour Lindt & Sprüngli

Lindt & Sprüngli est une nouvelle fois sous pression. Après des révélations  sur le travail des enfants début 2024 et une plainte pour des taux de métaux lourds trop élevés il y a un an, c’est au tour de la «Coalition pour des multinationales responsables» de lancer un nouveau pavé dans la mare. Elle dévoile que les cultivateurs ghanéens qui produisent les fèves de cacao pour le chocolatier suisse utilisent des pesticides hautement toxiques.

Tous les producteurs interrogés, qu’ils vendent leur cacao à Ecom – le groupe de négoce en matières premières, partenaire controversé de Lindt basé à Pully (VD) – ou qu’ils participent au programme de durabilité «Lindt & Sprüngli Farming Program», affirment pulvériser régulièrement des substances interdites en Suisse et dans l’UE dans leurs plantations. Pire: aucun ne dispose d’un équipement de protection efficace. Tous manipulent des produits dangereux à mains nues, parfois quotidiennement.

Utilisation encouragée

Selon l’enquête, l’utilisation de ces pesticides a même été «activement promue» dans le cadre du «Farming Program». Des témoignages indiquent ainsi que des produits hautement toxiques ont été vendus jusqu’en 2023 aux cultivateurs ghanéens du programme. Une contradiction flagrante avec les engagements de Lindt sur son site, relève la coalition. En effet, le chocolatier y affirme vouloir «créer des conditions de vie décentes et durables pour les producteurs de cacao, mais aussi à promouvoir des pratiques agricoles plus durables».

Ecom, qui met en œuvre une grande partie du programme de durabilité de Lindt au Ghana, aurait joué un rôle-clé via sa filiale «Crop Doctor» qui commercialise ces pesticides, selon l’enquête. En outre, de nombreux pesticides interdits en Suisse proviennent du groupe chimique bâlois Syngenta et de sa filiale Adama. Autant de raisons qui poussent la coalition à relever à quel point la nouvelle initiative pour des multinationales responsables, lancée et déposée en 2025, est nécessaire.»

Un problème systémique, selon Lindt

Interrogés dimanche par les journaux du groupe Tamedia, Lindt ne nie pas l’utilisation de pesticides au Ghana. Il s’agit «malheureusement d’un problème systémique et structurel» qui touche l’ensemble du secteur, s’expliquant par la pauvreté, le manque de connaissances et la faiblesse des contrôles étatiques, a expliqué le chocolatier. Pour beaucoup de petits producteurs, les pesticides semblent la solution la plus simple qui leur permet de protéger au mieux leur récolte, selon Lindt. Le groupe affirme que les cultivateurs ne reçoivent pas forcément des combinaisons de protection, mais bénéficient d’une prime qui leur permet d’agir selon leurs besoins. Quant à Ecom, le groupe de négoce vaudois affirme avoir toujours travaillé et continuer de travailler en totale conformité avec les lois en vigueur au Ghana. À noter enfin que selon l’association ChocoSuisse, les consommateurs n’ont rien à craindre, puisque tous les produits importés doivent satisfaire aux exigences suisses en matière de résidus de pesticides. rue20.ch

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