Washington interdit l’entrée des vêtements de Firemount Group Ltd

Firemount Group Ltd, fabricant mauricien de denim, fait l’objet d’un withhold release order (WRO) de la part de l’US Customs and Border Protection (CPB) à la suite d’allégations de travail forcé. À compter du 18 novembre, tous les textiles et vêtements fabriqués par Firemount Group Ltd seront retenus dans les ports américains, le temps que l’enquête aboutisse.
Le service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis, plus importante organisation chargée de l’application de la loi aux États-Unis, joue un rôle crucial pour garantir la sécurité des voyages et du commerce, et ainsi préserver la prospérité économique. L’ordonnance de retenue (WRO) est un outil de contrôle important permettant aux autorités américaines de retenir des marchandises importées lorsqu’il existe des informations crédibles suggérant qu’elles ont été produites par le travail forcé.
Cette WRO a été prononcée en raison de violations de l’article 1307 du titre 19 du code des États-Unis (19 U.S.C. § 1307), qui interdit l’entrée aux États-Unis de marchandises fabriquées par le travail forcé. Lorsque le CBP dispose de preuves indiquant que des marchandises importées sont produites par le travail forcé, l’agence émet des WRO pour retenir ces cargaisons.
Le travail forcé est défini à l’article 1307 du titre 19 du code des États-Unis comme étant «tout travail ou service exigé d’une personne sous la menace d’une sanction en cas de non-exécution et pour lequel le travailleur ne se propose pas volontairement». Ce WRO fait suite à une enquête et à l’examen, par le CBP, d’informations selon lesquelles Firemount Group Ltd fabrique des vêtements, des textiles et des articles d’habillement en recourant au travail forcé. Le CBP a analysé des éléments de preuve, notamment des questionnaires d’entretien, des enregistrements audio et des transcriptions d’entretiens, des rapports d’organisations non gouvernementales en accès libre, des articles de presse et des travaux de recherches universitaires.
Les éléments de preuve indiquent que les travailleurs de Firemount Group Ltd sont confrontés à quatre indicateurs de l’Organisation internationale du travail : exploitation, abus de vulnérabilité, servitude pour dettes, tromperie et intimidation, ce qui laisse supposer une implication dans du travail forcé, caractérisé par un travail involontaire sous la contrainte. Les données du CBP révèlent que des marchandises liées au travail forcé entrent vraisemblablement aux États-Unis. La commissaire adjointe exécutive par intérim, Susan S. Thomas, a souligné que le travail forcé est non seulement inhumain, mais qu’il crée également une concurrence déloyale, affectant les entreprises et les consommateurs américains.
Reza Uteem, ministre du Travail et des relations industrielles, a déclaré : «Nous prenons cette affaire très au sérieux. Dès que nous en avons eu vent, la semaine dernière, les fonctionnaires de mon ministère se sont rendus sur place pour faire des inspections et hier (NdlR, le lundi 24 novembre), j’ai eu une réunion avec les parties concernées. Je ferai une déclaration à ce propos aujourd’hui (NdlR, le 25 novembre) à l’Assemblée nationale.» lexpress



