
Les dépenses publiques de santé au Maroc restent relativement faibles, malgré une progression lente au fil des années. Par habitant, elles sont passées de 67,8 $ en 2018 à 72,9 $ en 2024, pour atteindre une prévision de 83,5 $ en 2030, selon un nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale intitulé en anglais At a Crossroads: Prospects for Government Health Financing Amidst Declining Aid,
Le Maroc reste nettement en retrait par rapport à ses voisins. La Tunisie consacre déjà 136,8 $ par habitant en 2018, montant à 145,2 $ en 2024 et projeté à 162,4 $ d’ici 2030. La Jordanie, elle, dépasse largement le Maroc avec 158,5 $ par habitant en 2018, légèrement en baisse à 142,4 $ en 2024, avant de se stabiliser autour de 143,5 $ en 2030. Ces écarts mettent en lumière le retard persistant du Maroc dans l’investissement par tête pour sa santé publique.
| Pays | 2018 | 2024 | 2030 | Variation 2018–2030 |
|---|---|---|---|---|
| Maroc | 67,8 | 72,9 | 83,5 | +23,1 % |
| Tunisie | 136,8 | 145,2 | 162,4 | +18,7 % |
| Jordanie | 158,5 | 142,4 | 143,5 | -9,5 % |
Même avec les chiffres de 2024, le Maroc se situe loin derrière la Tunisie et la Jordanie, sa dépense par habitant représentant moins de la moitié de celle de la Tunisie et environ 60 % de celle de la Jordanie.
En 2024, le Maroc consacre 72,9 dollars par habitant aux dépenses de santé publiques, un niveau supérieur à la moyenne des pays à revenu intermédiaire inférieur (47 dollars) dont il fait partie , mais qui reste encore éloigné du seuil de référence de 90 dollars recommandé par l’OMS.
Cette disparité met en lumière le sous-financement persistant du secteur de la santé au Maroc, malgré une amélioration par rapport à 2018 (67,8 dollars par habitant) et une projection en hausse pour 2030 (83,5 dollars par habitant). Le royaume se situe donc dans une position intermédiaire, mieux doté que la moyenne des pays comparables, mais encore loin de garantir une couverture optimale pour sa population.
Cette faiblesse relative met en évidence un besoin urgent de renforcer les investissements sanitaires pour faire face à une population croissante et à des besoins de santé de plus en plus complexes. Accélérer ces investissements est crucial pour réduire le déficit de services et rapprocher le Maroc des standards régionaux.
Maroc, Tunisie, Jordanie : quelle évolution pour la population et les dépenses publiques ?
Entre 2018 et 2030, les trois pays nord-africains et du Moyen-Orient montrent des dynamiques contrastées.
Population en croissance :
| Pays | 2018 | 2024 | 2030 | Variation 2018–2030 |
|---|---|---|---|---|
| Maroc | 35 840 | 38 081 | 39 953 | +11,5 % |
| Tunisie | 11 766 | 12 277 | 12 628 | +7,4 % |
| Jordanie | 10 462 | 11 553 | 12 449 | +19 % |
La Jordanie connaît l’augmentation la plus rapide, passant de 10,46 à 12,45 millions d’habitants (+19 %). Le Maroc suit avec près de 40 millions d’habitants (+11,5 %), tandis que la Tunisie reste la plus stable, avec 12,6 millions (+7,4 %).
Dépenses publiques globales (GGE) :
| Pays | 2018 | 2024 | 2030 | Variation 2018–2030 |
|---|---|---|---|---|
| Maroc | 1 100 | 1 394 | 1 597 | +45,2 % |
| Tunisie | 1 275 | 1 458 | 1 631 | +27,9 % |
| Jordanie | 1 446 | 1 528 | 1 540 | +6,5 % |
Le Maroc renforce fortement ses budgets, de 1 100 à 1 597 dollars par habitant (+45 %). La Tunisie progresse modérément, de 1 275 à 1 631 dollars (+27,9 %). En Jordanie, la GGE reste quasiment stable à 1 540 dollars malgré une population croissante, ce qui pourrait peser sur la fourniture de services publics.
En résumé : Le Maroc mise sur un renforcement progressif de ses budgets, la Tunisie maintient une trajectoire stable, et la Jordanie doit faire face au défi d’une population en forte croissance avec des dépenses stagnantes, notamment dans le secteur sanitaire.



