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Après Luanda, Marrakech prend le relais du financement africain

L’Afrique vient de franchir une nouvelle étape dans le financement de ses infrastructures. Réunis à Luanda, les dirigeants africains, investisseurs et partenaires au développement ont scellé un engagement de 18 milliards de dollars pour accélérer la construction d’infrastructures structurantes sur le continent.

Organisé conjointement par la Commission de l’Union africaine (CUA) et l’Agence de développement de l’Union africaine (Auda-Nepad), le Sommet de Luanda s’est tenu du 28 au 31 octobre 2025 sous le thème « Capital, Corridors, Trade : Investing in Infrastructure for the AfCFTA and Shared Prosperity ».

Sommet de Luanda : un engagement historique de 18 milliards $ pour l’Afrique, cap sur Marrakech en décembre

Treize projets prioritaires du PIDA 2 ont déjà été sélectionnés, et un plan d’accélération sera présenté au Forum de l’investissement en Afrique, prévu en décembre 2025 à Marrakech. Cette rencontre sera décisive pour la mise en œuvre des engagements pris à Luanda.

L’Auda-Nepad y détaillera sa stratégie d’investissement intégrée autour de trois axes :

  • Corridors économiques et logistiques pour fluidifier les échanges interafricains,
  • Marché unique de l’électricité africaine pour renforcer la sécurité énergétique,
  • Réseaux numériques à haut débit liés à des pôles industriels régionaux.

38 projets bancables et un tournant financier majeur

Les fonds mobilisés financeront 38 projets bancables et 11 autres inscrits dans le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Ce plan stratégique vise à relier les économies africaines à travers des réseaux de transport, d’énergie et de connectivité numérique.

Pour Nardos Bekele-Thomas, directrice générale de l’Auda-Nepad, cet engagement « corrige un déséquilibre de longue date : celui d’un continent dont le capital institutionnel est resté trop longtemps passif. Désormais, l’Afrique finance sa propre croissance ».

Mobilisation des capitaux africains

Le sommet a également acté la mise en œuvre du programme « 5 % Agenda », encourageant les fonds de pension, compagnies d’assurance et fonds souverains africains à allouer 5 % de leurs actifs à des projets d’infrastructure continentaux.

Au total, 43,9 milliards de dollars d’opportunités d’investissement ont été présentés dans les “deal rooms” du sommet :

  • 25 milliards pour les corridors de transport,
  • 15 milliards pour l’énergie,
  • 2,7 milliards pour la sécurité hydrique,
  • et 1,2 milliard pour les infrastructures numériques.

Une impulsion africaine portée par la coopération

Les dirigeants de l’Union africaine ont appelé à une action concertée pour combler le déficit d’infrastructures, estimé entre 130 et 170 milliards $ par an. Deux mesures prioritaires seront lancées :

  1. La relance de l’Initiative présidentielle des champions des infrastructures, pour accélérer les projets transfrontaliers ;
  2. La création d’une stratégie unifiée de mobilisation du capital, qui sera validée lors du Sommet de l’Union africaine en février 2026.

Le sommet invite enfin les banques multilatérales et les partenaires internationaux à assouplir les conditions de financement et à explorer des solutions innovantes, telles que la restructuration de la dette ou la réaffectation des droits de tirage spéciaux (DTS), afin de dégager de nouvelles marges budgétaires.

« Nous quittons Luanda non seulement inspirés, mais mobilisés. Chaque engagement doit devenir un corridor, chaque vision un projet concret, » a conclu Lerato Mataboge, commissaire de l’UA pour les infrastructures et l’énergie.


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