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USA : L’intelligence artificielle supprime déjà des dizaines de milliers d’emplois.

Les grandes entreprises américaines réduisent drastiquement leurs effectifs, tant en personnel qu’en cadres, tandis que l’intelligence artificielle commence à remplacer des tâches autrefois effectuées par des travailleurs qualifiés. Le Wall Street Journal met en lumière certains des licenciements les plus médiatisés annoncés ces dernières semaines, illustrant une tendance redoutée depuis longtemps par les économistes face à l’essor de l’IA et de ses applications. Amazon a annoncé le licenciement de 14 000 employés de son siège social, visant une réduction de 10 % de ses effectifs de cols blancs. UPS a supprimé 14 000 postes de direction en moins de deux ans, tandis que Target en a supprimé 1 800. Des licenciements ont également touché Rivian, Molson Coors, Booz Allen Hamilton et General Motors.

D’après les analystes, cette vague de licenciements s’explique par l’adoption croissante de l’IA, la pression des investisseurs pour une efficacité accrue et l’incertitude politique. Les entreprises réduisent drastiquement leurs effectifs administratifs et de direction, tandis que la demande de main-d’œuvre dans les secteurs techniques, de la santé, du bâtiment et des services est en hausse. Pour nombre de salariés licenciés, la recherche d’emploi est devenue une impasse. Les cadres diplômés, qui occupaient autrefois des emplois synonymes de sécurité, sont aujourd’hui parmi les plus exposés au remplacement par l’IA, selon la Réserve fédérale de Philadelphie. Le déclin de la confiance est manifeste : seul un cinquième des Américains se disent très confiants quant à leurs chances de retrouver un bon emploi.

Même les jeunes diplômés peinent à trouver un emploi : la promotion 2025 a déposé plus de candidatures que l’année précédente, mais a reçu moins d’offres. Parallèlement, des entreprises comme Chegg et des cabinets de conseil comme SBI admettent avoir réduit leurs effectifs techniques de près de 80 %, remplacés par des systèmes d’intelligence artificielle capables de « programmer eux-mêmes ». Cette situation redessine le paysage de l’emploi administratif aux États-Unis : moins de postes, une charge de travail accrue et une crainte grandissante de voir le bureau de demain compter plus d’algorithmes que d’humains. AN

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