
La capitale angolaise accueillera la semaine prochaine, du 28 au 31 octobre, le troisième Sommet sur le financement du développement des infrastructures en Afrique, avec la participation du Maroc.
Les autorités visent une mobilisation de 160 milliards de dollars (soit environ 137 milliards d’euros) pour réduire le déficit de financement des projets structurants sur le continent.
Selon Mário Rui Pires, ancien secrétaire d’État angolais à l’investissement public, cette rencontre doit permettre aux pays africains de présenter des projets viables susceptibles d’attirer des fonds, soit via un financement souverain, soit à travers des partenariats public-privé (PPP).
Le consultant souligne toutefois les faiblesses de préparation technique des projets, notamment en Angola, où il manque souvent des modèles économiques prouvant leur rentabilité et leur capacité d’autofinancement — condition exigée par les bailleurs de fonds.
Il cite en exemple le projet d’autoroute Nord-Sud (de Soyo à la frontière du Cunene) qu’il juge non viable économiquement, en raison du trafic insuffisant et du manque d’entretien du réseau existant. Il plaide plutôt pour la construction de rocades urbaines afin de désengorger les centres-villes.
Pour Pires, la durabilité financière est essentielle afin d’éviter une dépendance aux garanties souveraines d’un État déjà fortement endetté.
La Cimeira, organisée avec le soutien technique de l’Agence pour le développement de l’Union africaine (UA), devrait réunir plus de 2 000 participants : chefs d’État, ministres, investisseurs et institutions financières.
Parmi les pays les plus susceptibles de capter des fonds figurent la Nigeria, le Ghana, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Kenya, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud, l’Égypte, la Tunisie et le Maroc.
Si les projections de 160 milliards de dollars paraissent ambitieuses, elles ne représentent qu’environ 5 % des besoins d’investissement africains estimés à 3 000 milliards de dollars d’ici 2050.
Cette Cimeira constitue donc une opportunité stratégique pour repenser le financement des infrastructures, longtemps considéré comme une prérogative exclusive des États, et pour promouvoir une approche mixte et durable, intégrant davantage le secteur privé. Agences



