En 2024, le Maroc a enregistré 259 912 mariages, un chiffre en légère hausse par rapport à 2023, où 249 089 unions avaient été formalisées. Cependant, derrière cette stabilité apparente se cache une réalité préoccupante : près de la moitié des mariages échouent.
Selon les données officielles du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, 147 895 ruptures ont été enregistrées en 2024, toutes catégories confondues : divorces (ṭalāq) et dissolutions judiciaires (taṭlīq). Cela représente environ 57 % du nombre de mariages de l’année, contre 61 % en 2023.
Une observation marquante : la dissolution judiciaire (taṭlīq) reste de loin la procédure la plus utilisée, représentant près de 73 % des ruptures, tandis que les divorces initiés par les maris ne constituent que 27 % des cas.
| Année | Mariages | Total ruptures (Divorce + Taṭlīq) | Rapport ruptures/mariages |
|---|---|---|---|
| 2023 | 249 089 | 151 168 | 60,7 % |
| 2024 | 259 912 | 147 895 | 56,9 % |
Cette tendance souligne deux phénomènes :
- La persistance des tensions conjugales, qui amènent les couples à recourir massivement aux tribunaux de la famille.
- Le rôle central de la justice familiale dans la protection des droits des épouses et la régulation des conflits, en particulier à travers la procédure de taṭlīq li-shiqāq.
Malgré une légère amélioration en 2024, la proportion élevée de ruptures par rapport aux mariages révèle que le mariage reste fragile, et que les défis sociaux, économiques et culturels continuent de peser sur la stabilité familiale au Maroc.
