France : suspension des exportations de bovins face à l’expansion de la dermatose nodulaire contagieuse

Le gouvernement français a décidé de suspendre pour quinze jours, à partir du samedi 19 octobre et jusqu’au 4 novembre 2025, toutes les exportations de bovins vivants, dans le but de freiner la propagation rapide de la dermatose nodulaire contagieuse. Cette mesure s’accompagne d’un renforcement draconien des contrôles et de sanctions sévères à l’encontre des contrevenants.
« Nous sommes à un moment critique et devons tout mettre en œuvre pour protéger le cheptel bovin français », a déclaré la ministre de l’Agriculture Annie Genevard à l’issue d’une réunion tenue à Lons-le-Saunier (Jura), consacrée à la gestion de la crise sanitaire.
La ministre a souligné la dangerosité de la situation et appelé les éleveurs à signaler sans délai tout animal suspect aux services vétérinaires. Des amendes de 750 euros, voire 1 500 euros en cas de récidive, sont prévues pour tout déplacement illégal de bétail entre zones réglementées et zones indemnes.
Les rassemblements de bovins à l’occasion de foires, salons ou événements festifs sont désormais interdits. À l’intérieur des zones réglementées, les mouvements resteront possibles, notamment pour la mise à l’étable hivernale, mais sous conditions strictes et déclaration préalable obligatoire.
Depuis début octobre, une zone réglementée avait déjà été instaurée dans les Pyrénées-Orientales, à la frontière avec la Catalogne, après la détection des premiers foyers de la maladie. Au 15 octobre, les autorités avaient recensé 86 foyers actifs dans 54 exploitations réparties sur cinq départements : Pyrénées-Orientales, Savoie, Haute-Savoie, Ain, Rhône et Jura.
Plus de 1 700 bovins ont été abattus conformément à la stratégie sanitaire visant à éliminer l’ensemble des animaux présents dans une exploitation infectée. Cette méthode, soutenue par la FNSEA, est contestée par d’autres syndicats agricoles comme la Coordination Rurale et la Confédération Paysanne.
Depuis juillet, un programme de vaccination est déployé dans les zones concernées, couvrant un périmètre de 50 km autour des foyers identifiés.
Le ministère a enfin assuré qu’il veillerait à éviter toute spéculation sur les marchés bovins et à stabiliser les prix, avant une réévaluation de la situation sanitaire le 4 novembre. efe