
Le ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, Luis Planas, a déclaré ce mercredi devant le Congrès des députés qu’il espère la conclusion prochaine d’un nouvel accord de pêche avec le Maroc.
Planas a évoqué le protocole de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc, actuellement suspendu, en réponse à une interpellation du BNG (Bloc nationaliste galicien) sur les défis du secteur.
« Nous entendons conclure dans un avenir proche un nouvel accord avec le Maroc », a souligné Planas, en référence aux accords conclus par l’UE avec des pays tiers qui offrent davantage de possibilités à la flotte communautaire.
Il y a un an, la Cour de justice de l’UE (CJUE) a annulé les accords de commerce agricole et de pêche avec le Maroc, estimant qu’ils ne respectaient pas les intérêts du peuple du Sahara occidental.
À ce moment-là, l’accord de pêche était déjà suspendu (depuis 2023), tandis que l’accord commercial avait été prolongé de douze mois et modifié. La semaine dernière, le Conseil des ministres de l’UE a approuvé cette modification provisoire de l’accord commercial sur les produits agricoles et de la pêche — distinct de celui relatif à l’accès de la flotte européenne aux eaux marocaines, arrivé à expiration en 2023.
La députée Rego (BNG) a rappelé que les juges européens avaient donné raison au Front Polisario, annulant les accords au motif qu’ils portaient atteinte aux droits des populations sahraouies, notamment concernant l’accès aux eaux du Sahara occidental.
En réponse, Planas a précisé que le Conseil et la Commission européenne ont adapté les accords en vigueur aux décisions de justice rendues il y a un an.
Il a souligné que cette adaptation repose sur deux aspects :
- l’origine des produits,
- et les retombées de l’activité sur les populations sahraouies, dans le cadre des deux accords (agricole et halieutique).
Selon Planas, le feu vert donné par la Commission et le Conseil a une dimension à la fois agricole, halieutique et stratégique, compte tenu de l’importance des relations UE–Maroc.
Le ministre a également cité les accords conclus avec la Mauritanie, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau et récemment São Tomé-et-Príncipe.
Enfin, il a répondu aux inquiétudes du secteur, exprimées par Rego, concernant les restrictions dans l’Atlantique Nord-Est, les quotas de pêche et surtout la proposition budgétaire 2028–2034 de la Commission européenne, qui prévoit une réduction de 67 % des fonds spécifiques pour la pêche.
Planas a reconnu que les négociations budgétaires s’annoncent longues et complexes, et a assuré que le gouvernement espagnol et le secteur ont arrêté une position commune pour défendre un budget plus favorable auprès de l’UE. Efe