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Le nouveau visage du tourisme marocain

Un constat sans appel : Afflux record de visiteurs, mais le Maroc fait face au défi du tourisme de volume : plus de touristes, mais moins dépensiers.

Entre 2023 et 2024, la dépense moyenne par touriste révèle des dynamiques contrastées pour le Maroc et la Turquie, selon les données officielles.

Pays2023 (USD)2024 (USD)Variation
Maroc740647–12,7 %
Turquie954981+2,8 %

Au Maroc, la dépense moyenne chute de 740 USD à 647 USD, soit une baisse de 12,7 %, malgré une hausse significative du nombre de visiteurs. Cette tendance met en évidence un tourisme davantage axé sur le volume que sur la valeur, où l’augmentation des flux ne se traduit pas par une croissance proportionnelle des recettes par touriste.

En Turquie, la dépense moyenne évolue dans le sens inverse, passant de 954 USD à 981 USD, soit une progression de 2,8 %. Cette légère augmentation traduit une stabilité du panier moyen ou un enrichissement modéré de la consommation touristique, suggérant un maintien de la valeur unitaire malgré les variations du marché.

Touristes chinois et polonais : Dépense moyenne en baisse

Entre 2023 et 2024, le Maroc a connu une progression notable du nombre de touristes chinois et polonais. Les arrivées en provenance de Chine sont passées de 59 719 à 106 483, soit une croissance de 78 %, tandis que les touristes polonais sont passés de 82 976 à 130 945, soit +58 %. Cette forte hausse en volume démontre l’attractivité croissante du Maroc pour ces deux marchés émergents.

En revanche, la croissance des recettes touristiques reste beaucoup plus modeste : les recettes chinoises passent de 485 à 534 MDH (+10 %), et les recettes polonaises de 677 à 741 MDH (+9 %). Cette divergence entre volume et recettes traduit une baisse significative de la dépense moyenne par touriste. Pour la Chine, elle chute de 8 120 DH à 5 015 DH (–38 %), et pour la Pologne, de 8 160 DH à 5 660 DH (–31 %). Autrement dit, les touristes dépensent moins par tête, malgré leur afflux massif.

La conclusion est claire : le Maroc réussit à attirer plus de visiteurs, mais la valeur unitaire de ce tourisme diminue, ce qui montre un tourisme davantage de volume que de valeur. Pour optimiser ces marchés émergents, des stratégies ciblées  sont nécessaires : proposer des offres haut de gamme, encourager les séjours plus longs et développer la consommation culturelle et le shopping afin d’augmenter le panier moyen.

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