Alors que les investissements dans les infrastructures propulsent la croissance cette année, tous les secteurs n’en profitent pas de la même manière.
Lors de la réunion de son Conseil ce mardi 23 septembre, Bank Al-Maghrib a indiqué que la croissance économique devrait s’accélérer pour atteindre 4,6 % cette année. Toutefois, les créations d’emplois dans les services ont marqué un net ralentissement.
Services : la dynamique de l’emploi ralentit et se concentre en milieu urbain
Entre 2021 et 2025, le secteur des services est resté le principal moteur du marché de l’emploi au Maroc, mais sa capacité de création s’est nettement essoufflée.
Entre le deuxième trimestre 2021 et la même période de 2022, le secteur avait enregistré une performance remarquable avec 237 000 nouveaux emplois (+5 %), dont 184 000 en milieu urbain et 53 000 en milieu rural. L’année suivante, la dynamique s’est ralentie à +103 000 postes (+2 %), avec une répartition toujours favorable au milieu urbain (+77 000) mais encore soutenue par le rural (+26 000).
Cette tendance à la décélération s’est accentuée entre 2023 et 2024, où le secteur n’a créé que 49 000 emplois (+1 %). Si les villes ont continué à tirer la croissance (+80 000 postes), le monde rural a accusé une perte de 31 000 emplois, marquant un basculement structurel.
Enfin, entre 2024 et 2025, la création nette d’emplois a encore ralenti à 35 000 postes (+1 %). Le milieu urbain a contribué pour +61 000 emplois, tandis que le milieu rural a de nouveau reculé, avec 26 000 pertes nettes.
| Période (T2/T2) | Créations nettes | Variation % | Urbain | Rural |
|---|---|---|---|---|
| 2021 → 2022 | +237 000 | +5 % | +184 000 | +53 000 |
| 2022 → 2023 | +103 000 | +2 % | +77 000 | +26 000 |
| 2023 → 2024 | +49 000 | +1 % | +80 000 | -31 000 |
| 2024 → 2025 | +35 000 | +1 % | +61 000 | -26 000 |
En résumé, le secteur des services reste un pilier de l’économie marocaine, mais son rythme de croissance de l’emploi diminue progressivement. La dynamique est désormais quasi-exclusivement urbaine, soulignant les défis persistants de l’emploi rural et la nécessité d’une meilleure répartition territoriale des opportunités.
Services : un poids croissant dans l’emploi, mais une dynamique en perte de vitesse
Entre 2021 et 2025, le secteur des services s’est affirmé comme le premier moteur de l’emploi au Maroc, tout en montrant des signes d’essoufflement dans sa capacité de création nette. Parallèlement, la part des services dans la population active occupée a progressé, passant de 46,8 % au T2 2022 à 49,2 % au T2 2025.
Cette hausse de 2,4 points traduit une tertiairisation accrue de l’économie, due à la destruction massive d’emplois agricoles et à la montée en puissance des activités urbaines (commerce, transport, finance, tourisme).
Population active : recul de l’emploi et fragilisation du rural
Entre le deuxième trimestre de 2022 et la même période de 2025, la population active occupée au Maroc est passée de 11,025 millions à 10,863 millions, soit une baisse de 162 000 postes. Cette contraction s’explique principalement par la perte massive d’emplois dans le secteur agricole, affecté par la sécheresse, l’irrégularité des précipitations…
Le recul touche essentiellement le milieu rural, où les pertes dans l’agriculture ne sont pas compensées par la croissance des autres secteurs. En parallèle, le secteur des services continue de créer des emplois, mais à un rythme modéré (+35 000 postes entre 2024 et 2025), concentré sur les zones urbaines, tandis que l’industrie et le BTP apportent seulement des contributions limitées.
En résumé, la baisse de la population active traduit une transition structurelle de l’économie marocaine, marquée par la tertiairisation. Bref, le secteur des services reste un pilier de l’économie marocaine, mais son rythme de croissance de l’emploi diminue progressivement. La dynamique est désormais quasi-exclusivement urbaine, soulignant les défis persistants de l’emploi rural et la nécessité d’une meilleure répartition territoriale des opportunités.
