Entre le 1er et le 20 juillet 2025, les expéditions de blé russe vers le Maroc ont chuté drastiquement, passant de 255 000 tonnes à seulement 30 000 tonnes, soit une baisse de 8,5 fois. Cette chute s’inscrit dans une tendance générale de recul des exportations céréalières russes, liées à une combinaison de facteurs : réduction du nombre de pays acheteurs, ralentissement logistique, et offre saisonnière abondante sur le marché intérieur russe, selon le rapport du Syndicat russe des céréales.
Au total, la Russie a exporté 1,2 million de tonnes de céréales sur cette période, contre près de 3,5 millions de tonnes un an plus tôt. Le blé reste le produit le plus touché, bien que certains marchés comme la Turquie, l’Iran ou les Émirats arabes unis aient maintenu, voire augmenté, leurs achats.
Les prix du blé russe restent compétitifs (220 $/tonne FOB Novorossiisk), en dessous des prix européens, ce qui pourrait redynamiser les ventes dans les prochaines semaines, d’autant que la taxe à l’exportation est actuellement nulle.
Effondrement des exportations de blé et d’orge
- Blé : exportations divisées par 4, avec 604 000 tonnes contre 2,446 millions de tonnes l’an passé.
- Orge : recul de 2,2 fois à 290 000 tonnes.
- Maïs : seul à progresser, avec une hausse de 13 % à 273 000 tonnes.
Réduction drastique du nombre de marchés
- En juillet, le blé russe n’a été exporté que vers 12 pays, contre 38 l’année précédente.
- Égypte : premier importateur (138 500 tonnes), mais en recul de 2,1 fois.
- Turquie : 89 000 tonnes (en légère hausse).
- Iran : 54 000 tonnes (contre 13 000 un an plus tôt).
- Maroc : effondrement des volumes de blé de 255 000 tonnes à 30 000 tonnes (-87 %).
- Algérie : baisse à 30 500 tonnes contre 150 000.
- Émirats arabes unis : 42 000 tonnes, contre aucune exportation l’année précédente.
Marché de l’orge et du maïs
- L’Iran est devenu le premier importateur d’orge russe avec 140 000 tonnes (hausse x2,8).
- Arabie saoudite : chute à 104 000 tonnes (-60 %).
- OEA : 21 000 tonnes d’orge.
- Pour le maïs, seuls trois pays ont importé cette céréale russe (contre 10 l’an passé) :
- Iran : 138 000 tonnes (+19 %)
- Turquie : 132 000 tonnes (+50 %)
Moins de ports, moins d’exportateurs
- Seules 15 entreprises ont exporté du blé en juillet, contre 71 en 2024.
- Les expéditions ont transité par 23 ports, contre 42.
- Novorossiisk : chute de moitié à 517 000 tonnes
- Rostov-sur-le-Don : division par 2,8
- Astrakhan : -7,8 %
- Le transbordement en rade a chuté par 10.
Prix à l’exportation et dynamique du marché
- Le blé russe (FOB Novorossiisk) se vend actuellement à 220 $/tonne, soit 12 à 13 $ de moins que le blé européen (233 $/tonne français).
- Le blé américain est à 216–217 $/tonne.
- Le prix producteur en Russie a également baissé avec les récoltes, atteignant 192 $/tonne, contre 196 $/tonne début juillet. interfax
