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Casa Transports : la dette s’envole, les pertes s’aggravent

Alors que Casablanca poursuit sa mue urbaine, Casa Transports se retrouve au cœur d’un vaste programme de transformation de la mobilité. Chargée de la mise en œuvre des projets de transport structurant dans la métropole, la société affiche toutefois une trajectoire financière préoccupante, malgré des investissements massifs prévus à court terme.

Des résultats toujours dans le rouge

Les données financières de Casa Transports sur la période 2021–2023, complétées par les projections pour 2024, révèlent une situation fragile. Le chiffre d’affaires, relativement modeste, oscille entre 218 et 330 millions de dirhams, tandis que les résultats d’exploitation demeurent structurellement déficitaires, atteignant –782 MDH en 2024 selon les estimations. Le résultat net, qui avait connu un léger mieux en 2023 (–123 MDH), replonge à –360 MDH en 2024. Parallèlement, l’endettement poursuit sa hausse, passant de 3 milliards DH en 2021 à plus de 5,4 milliards DH attendus en 2024, selon le Rapport de l’État actionnaire 2023–2024.

Indicateurs2021202220232024e
Chiffre d’affaires218262249330
Résultat d’exploitation-478-442-436-782
Résultat net-336-346-123-360
Dette de financement3 0264 1524 9595 476

Ce contraste entre ambitions opérationnelles et déséquilibres financiers persistants interroge sur la viabilité du modèle économique de Casa Transports. Le niveau élevé de dette, combiné à une rentabilité absente, pose la question d’une révision du mode de financement, voire d’un renforcement du soutien public, au risque de peser durablement sur les finances locales.

🚧 Une enveloppe de plus de 3 milliards pour transformer la ville

Malgré ces déséquilibres, Casa Transports s’engage dans un plan d’investissement de 3,139 milliards de dirhams entre 2024 et 2026, avec l’objectif de moderniser le réseau de transport collectif et d’accompagner la transition urbaine de Casablanca. Ce programme ambitieux s’articule autour de trois chantiers majeurs :

  • La mise en service des lignes T3 et T4 du tramway, totalisant 26,5 km de réseau supplémentaire en 2024 ;
  • L’achèvement des lignes de BHNS L5 et L6, qui s’inscrivent dans un projet global de requalification des voiries et des espaces publics traversés ;
  • Le déploiement d’un poste central de gestion de la circulation et de la vidéosurveillance, conçu comme une plateforme intelligente pour piloter la mobilité urbaine en temps réel.

Une équation économique encore incertaine

Dans un contexte où Casablanca cherche à s’imposer comme métropole attractive, fluide et durable, la réussite de Casa Transports sera déterminante. Mais elle suppose une clarification de sa trajectoire financière et une gouvernance renforcée, afin de concilier performance économique et service public de qualité.

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