HCP: Une croissance à 4,4 % au T3, malgré les tensions tarifaires USA & Europe

Au troisième trimestre 2025, l’économie marocaine devrait maintenir sa dynamique de croissance, avec un PIB attendu en hausse de +4,4%, bien que légèrement en retrait par rapport aux trimestres précédents. La demande intérieure restera le principal moteur (+6,6 pts), soutenue par l’investissement et la consommation, tandis que la demande extérieure devrait ralentir, en lien avec le fléchissement de l’économie mondiale.
Les activités non agricoles progresseraient de 4,2%, confirmant leur rôle central dans la reprise, malgré un léger tassement. Côté inflation, celle-ci resterait contenue à 1,1%, grâce à la détente des prix pétroliers et à l’absence de tensions majeures sur les produits alimentaires.
Tensions tarifaires et climat
Les incertitudes pesant sur les perspectives d’évolution des échanges internationaux et de l’activité économique mondiale demeurent significativement orientées à la hausse au troisième trimestre 2025. En particulier, les tensions tarifaires observées chez certains partenaires commerciaux pourraient engendrer des répercussions défavorables sur la demande étrangère adressée au Maroc. Le scénario de croissance pour le troisième trimestre 2025 demeure, ainsi, exposé à plusieurs incertitudes conjoncturelles. Le principal risque pesant sur ce scénario réside dans l’impact potentiel des nouveaux droits de douane américains imposés à l’Europe.
Ce choc commercial externe, combiné au ralentissement persistant de l’économie européenne, pourrait induire une décélération de la dynamique des industries locales fortement tournées vers l’export à l’Europe, notamment celles opérant dans les filières de l’automobile, de la métallurgie, de la chimie et du textile. Un autre facteur de vulnérabilité tient à la performance du secteur agricole, qui pourrait être affectée par un repli plus prononcé de la production animale, en cas d’intensification des vagues de forte chaleur durant l’été.
À l’inverse, certains facteurs pourraient contribuer à atténuer ces risques. Une reprise du secteur agroalimentaire, soutenue par la relance des industries de transformation de céréales et de conserves de poissons, serait de nature à stimuler l’activité industrielle, notamment si la bonne tenue des filières chimiques se prolonge durant la période.
Par ailleurs, une baisse plus marquée des cours internationaux du pétrole, en dessous de 70 dollars le baril, pourrait contribuer à limiter les tensions inflationnistes et à soutenir la croissance, sous réserve de l’absence de nouveaux chocs géopolitiques majeurs.