Le cacao dévisse, mais pas les prix du chocolat !

Le cacao, l’une des matières premières vedettes de ces dernières années, connaît en 2025 une forte correction, après avoir atteint des records historiques en 2024. Le prix de la tonne, qui avait franchi pour la première fois le seuil des 10 000 dollars, culminant même à 12 565 $, est retombé à 8 760 $ la tonne. Cela représente une baisse de près de 25 % depuis le début de l’année, faisant du cacao la deuxième matière première la plus baissière de l’année, derrière le jus d’orange (-48,8 %).
Une amélioration de l’offre en Afrique de l’Ouest
Cette baisse s’explique principalement par des perspectives climatiques plus favorables dans les deux principaux pays producteurs :
- Ghana : la Cocoa Board a annoncé une hausse attendue de 8,3 % de la récolte en 2025, atteignant 650 000 tonnes.
- Côte d’Ivoire : l’humidité des sols soutient une bonne floraison des cacaoyers, annonçant une récolte prometteuse entre octobre 2025 et mars 2026.
Parallèlement, la production augmente dans d’autres pays producteurs comme l’Équateur, le Pérou, le Nigeria et le Brésil, renforçant les anticipations de surproduction mondiale estimée à 325 000 tonnes pour la campagne 2025/2026 (source : Commodities Risk Analysis).
Une demande en berne, plombée par les prix
La demande mondiale de cacao, quant à elle, est en recul. La flambée des prix entre 2023 et 2024 a affecté les consommateurs. eleconomista Selon Eurostat, le prix du chocolat a augmenté de 21,1 % en mai 2025 dans l’Union européenne, avec une hausse encore plus marquée en Espagne (+25,1 %). Cette inflation sur les produits finis pénalise les ventes et retarde la reprise de la demande.
Des prix toujours largement au-dessus de la moyenne historique
Malgré la baisse récente, les niveaux actuels restent exceptionnellement élevés comparés aux standards historiques :
- Moyenne 1959–juillet 2023 : 1 697 $/tonne
- Moyenne depuis 2023 : plus de 7 400 $/tonne
- Prix actuel (2025) : 8 760 $/tonne
→ Soit plus de 5 fois la moyenne historique.
Perspectives : retour à la normale incertain
Pour espérer une normalisation durable, le marché devra :
- Confirmer les tendances climatiques favorables sur plusieurs campagnes,
- Et attendre que la demande mondiale se redresse, ce qui pourrait prendre du temps face à la sensibilité des consommateurs aux prix.