Stabilité financière au Maroc : les voyants restent au vert

Le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques (CCSRS) a tenu, le lundi 7 juillet, sa 21ᵉ réunion au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat.
Lors de cette session, le Comité a approuvé la 12ᵉ édition du rapport sur la stabilité financière au titre de l’année 2024, validé le bilan de la feuille de route 2022-2024, et analysé l’évolution des risques systémiques ainsi que la situation macroéconomique et financière nationale.
Principales conclusions :
Conjoncture économique
Malgré les incertitudes mondiales liées à la politique commerciale américaine et aux tensions géopolitiques, l’économie marocaine affiche une croissance de 3,8 % en 2024. Elle devrait s’accélérer à 4,6 % en 2025 avant de revenir à 4,4 % en 2026.
L’inflation, en net recul à 0,9 % en 2024, progresserait modérément à 1,1 % en 2025, puis 1,8 % en 2026.
Le déficit courant, estimé à 1,2 % du PIB cette année, atteindrait 2,1 % en 2025, avant de se replier à 1,9 % en 2026. Les réserves de change devraient continuer à croître, assurant une couverture supérieure à cinq mois d’importations.
Le déficit budgétaire se réduit à 3,9 % du PIB en 2024 (contre 4,4 % en 2023), et devrait atteindre 3,4 % en 2026, tandis que la dette du Trésor passerait de 67,7 % du PIB à 65,6 % sur la même période.
Secteur bancaire
Le crédit au secteur non financier repart à la hausse, avec une croissance attendue de 6 % en moyenne sur 2025-2026, contre 2,7 % sur 2023-2024.
Le taux de créances en souffrance s’élève à 8,8 % à fin avril 2025, avec un taux de provisionnement stable à 68 %.
Le secteur affiche de solides performances : résultat net en hausse de 24 %, rendement des fonds propres de 9,5 %, solvabilité moyenne de 13,5 % (fonds propres de base) et 16,2 % (globale).
Les tests de résistance confirment la résilience du système bancaire aux chocs.
Assurances
Le chiffre d’affaires du secteur atteint 58,8 Mds de dirhams (+5,1 %), répartis entre non-vie (+5,2 %) et vie (+5 %).
Le résultat net progresse à 4,4 Mds de dirhams (+2,9 %), soutenu par les revenus financiers.
Le rendement des fonds propres reste stable à 9,6 %.
La marge de solvabilité s’améliore à 354,7 %, notamment grâce à une hausse de 70,7 % des plus-values latentes, portée par la baisse des taux et la bonne tenue du marché actions.
Les stress tests révèlent une résilience globale du secteur.
Régimes de retraite
Malgré l’impact positif des hausses salariales issues du dialogue social d’avril 2024, les régimes de retraite du secteur public restent fragiles.
Le CCSRS souligne l’urgence de leur réforme, notamment la mise en place d’un système à deux pôles avec une tarification équilibrée et une meilleure couverture des engagements.
Marchés financiers
L’indice MASI affiche une hausse de 25 % au 1er juillet 2025, prolongeant la tendance de 2024.
La volatilité s’est accrue à 15,45 % fin juin, contre 8,27 % fin 2024.
La liquidité du marché actions s’améliore à 13,92 % fin mai 2025.
Marché obligataire et épargne collective
Les taux poursuivent leur baisse.
Les émissions de Bons du Trésor atteignent 57,7 Mds de dirhams à fin mai, avec un encours global de 771 Mds de dirhams.
L’encours de la dette privée reste stable à 278,6 Mds.
Les OPCVM enregistrent une hausse de 21,2 % de leur actif net à 792 Mds de dirhams, portée par plus de 93 Mds de souscriptions nettes.
Les autres OPC progressent également : OPCI (+0,6 %), OPCC (+12 %), titrisation stable à 17,64 Mds de dirhams.
Profil des investisseurs
L’intérêt croissant des particuliers se confirme : plus de comptes titres ouverts, davantage de porteurs d’OPCVM, et hausse du volume des transactions en bourse.
Lutte contre les risques financiers
Le Comité salue les avancées en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, tout en appelant à maintenir les efforts en vue de l’évaluation du GAFIMOAN prévue en 2026.