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Renault encaisse 9,5 milliards d’euros de pertes sur Nissan

Le constructeur automobile français Renault a annoncé mardi qu’il enregistrait une perte massive de 9,5 milliards d’euros (11,2 milliards de dollars) liée à un changement dans la manière dont il comptabilise sa participation dans son partenaire japonais en difficulté, Nissan.

Renault avait sauvé Nissan en 1999, et les deux constructeurs se détiennent mutuellement des participations dans le cadre d’un partenariat mouvementé qui ne les a jamais menés à une fusion.

Nissan, fortement endetté, traverse une nouvelle période difficile, affichant une perte nette de 4,5 milliards de dollars pour l’exercice financier clos en mars 2025, et annonçant un plan de suppression de 15 % de ses effectifs.

Le cours de l’action Nissan a également chuté de près de 40 % au cours de l’année écoulée, et les actions valent désormais moins du quart de leur valeur à l’époque faste du partenariat avec Renault dans les années 2000.

Les entreprises peuvent, dans une certaine mesure, ne pas refléter dans leurs comptes les fluctuations de la valeur de leurs participations dans d’autres sociétés, mais les normes comptables internationales tendent à les pousser à refléter la valeur de marché.

Renault a déclaré mardi qu’il allait modifier la manière dont il comptabilise sa participation dans Nissan, en la considérant comme un investissement financier à compter du 30 juin 2025, ce qui « entraînera la reconnaissance d’une perte estimée à 9,5 milliards d’euros », précise un communiqué.

Il ajoute que ce changement n’aura aucun impact en trésorerie ni sur le versement des dividendes aux actionnaires.

Mais à l’avenir, cela signifie que les fluctuations du cours de l’action Nissan seront reflétées dans la valeur des capitaux propres de Renault, et non plus dans ses résultats opérationnels.

Auparavant, les dividendes versés par Nissan aux actionnaires étaient comptabilisés comme des revenus, ce qui augmentait les bénéfices de Renault certaines années. Renault affirme avoir reçu huit milliards d’euros de dividendes de Nissan depuis la création de leur alliance.

Le constructeur français détenait une participation de près de 36 % dans Nissan, ce qui a suscité des tensions entre la France et le Japon. Un accord récent prévoit de réduire la participation croisée officielle de 15 % à 10 %.

Renault a indiqué que ce changement comptable n’affecterait pas ses projets en cours avec Nissan, notamment le développement d’une nouvelle Nissan Micra basée sur la nouvelle Renault 5 électrique. Agences

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