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L’Indonésie allège ses règles à l’importation : le Maroc peut-il saisir l’opportunité ?

L’Indonésie allège en profondeur ses restrictions à l’importation. Un signal fort envoyé aux partenaires économiques — dont le Maroc — à l’heure où les échanges Sud-Sud cherchent un second souffle. Cette réforme ouvre des perspectives concrètes pour les exportateurs marocains dans plusieurs filières stratégiques : Bois, engrais, plastiques…

À l’approche de l’échéance du 9 juillet fixée par les États-Unis dans le cadre des négociations tarifaires bilatérales, l’Indonésie a annoncé une série de mesures d’assouplissement des règles d’importation, visant à améliorer l’environnement des affaires et répondre aux attentes des acteurs économiques.

Malgré son statut de première économie d’Asie du Sud-Est, le pays souffre depuis longtemps d’une bureautique commerciale complexe, dénoncée aussi bien par les entreprises locales que par le représentant américain au commerce (USTR) dans un récent rapport sur les barrières non tarifaires.

Vers plus de fluidité pour les importations industrielles

Parmi les mesures annoncées :

  • Suppression des licences d’importation obligatoires pour certains produits.
  • Exclusion de matières premières industrielles, comme les plastiques ou les produits chimiques, des listes de restrictions à l’importation.
  • Allégement des contrôles sur les engrais, le bois et les matières plastiques.

Ces décisions s’appliqueront à une dizaine de catégories de marchandises et seront mises en œuvre dans les deux prochains mois, ont précisé les autorités lors d’une conférence de presse à Jakarta.

« Le président Prabowo Subianto a donné pour consigne de fluidifier le processus de délivrance des licences commerciales et de réduire la bureaucratie », a déclaré Satya Bhakti Parikesit, du secrétariat d’État.

Une réponse à la demande du secteur privé

Le vice-ministre de l’Industrie, Faisol Reza, a indiqué que cette réforme répond à une forte demande du tissu industriel, notamment pour faciliter l’accès aux intrants et matières premières.

Le ministre du Commerce, Budi Santoso, a de son côté souligné que ces changements offriront plus de prévisibilité réglementaire en supprimant les redondances administratives.

🇺🇸 Contexte stratégique avec les États-Unis

Sans être directement reliées aux discussions commerciales avec Washington, ces annonces interviennent alors que le déficit commercial américain avec l’Indonésie a atteint 17,9 milliards de dollars en 2024.

Parallèlement, Jakarta propose aux États-Unis un projet de co-investissement dans le secteur des minéraux stratégiques, en lien avec les véhicules électriques et notamment le nickel. Le fonds souverain Danantara Indonesia serait impliqué dans cette initiative.

« Nous proposons un partenariat autour de l’écosystème des véhicules électriques », a indiqué le ministre coordinateur Airlangga Hartarto, sans donner plus de détails en raison d’un accord de confidentialité.

Reuters –

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