Economie

Le Parlement européen veut un 2ᵉ bagage cabine gratuit pour les passagers aériens

Le Parlement européen souhaite permettre aux passagers aériens d’emporter gratuitement un deuxième bagage à main à bord, sans frais supplémentaires. Cette proposition, adoptée à quasi-unanimité mardi par la commission des transports, s’inscrit dans un ensemble de mesures visant à renforcer les droits des voyageurs.

Selon les eurodéputés, ce second bagage — par exemple une valise à roulettes ne dépassant pas 7 kg et dont les dimensions cumulées (longueur + largeur + hauteur) restent sous 1 mètre (comme 50x30x20 cm) — serait autorisé en plus d’un sac à main, sac à dos ou ordinateur portable (dimensions maximales 40x30x15 cm).

L’objectif est de garantir aux passagers un droit fondamental : éviter des frais injustifiés, a expliqué le social-démocrate italien Matteo Ricci.

Cependant, les compagnies aériennes, représentées par l’organisation Airlines for Europe (A4E), s’y opposent et menacent d’augmenter les prix des billets, même pour ceux voyageant avec un seul bagage à main.

Cette mesure remettrait en cause le modèle économique de plusieurs compagnies low-cost comme Ryanair, Vueling ou Transavia, qui tirent des centaines de millions d’euros chaque année des frais liés aux bagages cabine. Transavia a par exemple généré environ 100 millions d’euros annuels depuis la mise en place de ces frais.

Face à la mobilisation des consommateurs, plusieurs recours ont déjà été déposés, notamment en Espagne et en Belgique. Fin 2024, Madrid a infligé près de 180 millions d’euros d’amendes à cinq compagnies low-cost pour pratiques abusives, tandis que l’association Test-Achats poursuit Ryanair pour des motifs similaires, a rapporté sudinfo. Laura Clays, de cette association, souligne qu’il est urgent d’adopter des règles européennes claires pour éviter toute interprétation.

Par ailleurs, les eurodéputés souhaitent que les enfants de moins de 12 ans disposent gratuitement d’un siège à côté de leur accompagnateur, et que les accompagnateurs de personnes à mobilité réduite voyagent sans frais. Ces propositions devront encore être négociées avec les États membres.

Ce texte s’inscrit dans une révision plus large des droits des passagers, en cours depuis 2014. Ce dossier a connu un nouvel élan début juin, lorsque les États membres ont accepté de décaler à quatre heures (au lieu de trois) le délai à partir duquel les passagers peuvent prétendre à une indemnisation en cas de retard. Ce point doit également être discuté avec le Parlement.

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