Vague de réactions dans le monde après l’attaque américaine contre l’Iran

Le bombardement de trois sites nucléaires iraniens par les États-Unis dans la nuit de samedi à dimanche suscite une avalanche de réactions dans le monde. Alors que Donald Trump menace Téhéran de nouvelle frappes, Israël salue un « tournant historique » et l’Iran dénonce un acte barbare. Les pays de la région font part de leur préoccupation, tandis que la Suisse et l’ONU plaident pour un retour à la diplomatie.
« Les installations essentielles d’enrichissement nucléaire de l’Iran ont été intégralement et totalement détruites. L’Iran, le caïd du Moyen-Orient, doit maintenant faire la paix », a déclaré Donald Trump lors d’une déclaration solennelle à la Maison Blanche, quelques heures après les frappes américaines.
« S’ils ne le font pas, les prochaines attaques seront bien plus importantes, et bien plus faciles », a ajouté le président américain sur un ton extrêmement ferme, menaçant de nouvelles frappes l’Iran, qui a le choix entre « la paix ou la tragédie ».
L’Iran dénonce « un acte barbare qui viole le droit international »
« Les événements de ce matin sont scandaleux et auront des conséquences éternelles », a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, dénonçant le « comportement extrêmement dangereux, anarchique et criminel » des Etats-Unis. « L’Iran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple », a-t-il ajouté.
L’Organisation de l’énergie atomique iranienne a pour sa part dénoncé « un acte barbare qui viole le droit international », et affirmé que « malgré les complots maléfiques de ses ennemis », l’Iran « ne laissera pas le chemin du développement » de son industrie nucléaire « être arrêté ».
Un « tournant historique » qui peut amener « la paix », selon Benjamin Netanyahu
Côté israélien, l’attaque américaine a été chaleureusement saluée. « Votre décision audacieuse de viser les installations nucléaires de l’Iran avec la puissance impressionnante et juste des États-Unis changera l’Histoire », déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un message vidéo de remerciements à Donald Trump.
Les attaques de dimanche sont un « tournant historique qui peut aider à conduire le Moyen-Orient et au-delà vers un avenir de prospérité et de paix », a encore dit le chef du gouvernement israélien. Dans un autre message aux Israéliens, Benjamin Netanyahu a par la suite affirmé que sa promesse de détruire le nucléaire iranien « a été tenue ».
Appel à la dédescalade de l’Union européenne
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a lui aussi défendu la légitimité de l’attaque américaine: « L’Iran ne saurait être autorisé à développer l’arme nucléaire, et les États-Unis ont pris des mesures pour atténuer cette menace ». Il a encore appelé l’Iran à « revenir à la table de négociations » afin de « trouver une solution diplomatique pour mettre fin à cette crise ».
« J’exhorte toutes les parties à faire un pas en arrière, à revenir à la table des négociations et à éviter toute escalade supplémentaire », a écrit la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas sur X, ajoutant que l’Iran ne doit pas développer l’arme nucléaire et que les ministres des affaires étrangères de l’UE discuteront de la situation lundi.
La Suisse et l’ONU plaident pour la voie diplomatique
« C’est une dangereuse escalade dans une région déjà sur la corde raide – et une menace directe à la paix et à la sécurité dans le monde », a de son côté estimé le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres sur X. « En cette heure périlleuse, il est crucial d’éviter une spirale de chaos. Il n’y a pas de solution militaire. La seule voie à suivre est la diplomatie. Le seul espoir est la paix », a-t-il encore plaidé.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) appelle toutes les parties à faire preuve « d’un maximum de retenue » après les frappes américaines contre les sites nucléaires de Téhéran. Il demande un retour immédiat à la diplomatie, et souligne l’importance du droit international humanitaire. « Nos bons offices restent à la disposition des parties
Inquiétude des pays voisins
Voisin de l’Iran, l’Irak a de son côté condamné les frappes américaines, y voyant une « escalade militaire » qui « menace la sécurité et la paix au Moyen-Orient » et « met gravement en péril la stabilité régionale ». « Les solutions militaires ne peuvent se substituer au dialogue et à la diplomatie », a encore plaidé le porte-parole du gouvernement irakien.
Le sultanat d’Oman, qui joue le rôle de médiateur entre les Etats-Unis et l’Iran dans les discussions sur le nucléaire, a lui aussi condamné les bombardements américains, les qualifiant d' »agression illégale » et de « violation grave du droit international ». Le ministère omanais des Affaires étrangères a appelé à une « désescalade immédiate ».
Autre grand pays de la région, l’Arabie saoudite a exprimé sa « grande préoccupation » après les frappes américaines contre l’Iran: « Le Royaume appelle la communauté internationale à intensifier ses efforts dans ces circonstances extrêmement sensibles pour parvenir à une solution politique afin de mettre fin à la crise ».
rts