EconomieLa Une

IDE-2024: Le Maroc se classe 13ᵉ en Afrique

Avec 1,64 milliard de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) en 2024 (contr 1,4 milliard de dollars un an auparavant), le Maroc se classe 13ᵉ en Afrique en termes de flux d’IDE reçus, loin derrière l’Égypte (46,6 milliards USD), mais devant plusieurs pays d’Afrique du Nord et subsaharienne, selon le dernier Rapport sur l’investissement dans le monde d’ONU commerce et développement (CNUCED).

Le Maroc se positionne comme le deuxième pôle d’attraction des IDE en Afrique du Nord, derrière l’Égypte mais devant l’Algérie et la Tunisie. Il bénéficie notamment d’un profil de stabilité politique et macroéconomique, jugé favorable par les agences de notation.

PaysIDE 2024 (en M USD)
Égypte46 578,0
Maroc1 638,6
Algérie1 438,8
Tunisie936,5

Un tissu économique attractif et diversifié

Les flux entrants de 2024 s’inscrivent dans une dynamique portée par :

  • Le développement des zones industrielles intégrées (Tanger Med, Kénitra, Atlantic Free Zone),
  • Les secteurs automobile, aéronautique et électronique,
  • Le déploiement de projets dans les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydrogène vert),
  • Et une place financière régionale en montée via Casablanca Finance City.

Des freins structurels à lever

Malgré ces atouts, le Maroc reste en deçà de son plein potentiel. Plusieurs défis sont régulièrement soulignés par les investisseurs :

  • Complexité réglementaire et administrative,
  • Coûts d’accès au foncier industriel,
  • Manque de visibilité fiscale et juridique dans certains secteurs,
  • Poids de l’économie informelle dans certaines chaînes de valeur.

Dans une conjoncture mondiale marquée par les tensions géopolitiques et la hausse des coûts de financement, le Maroc réussit à maintenir la confiance des investisseurs internationaux. Il reste bien positionné au sein de l’Afrique du Nord, tout en ayant un potentiel de progression s’il parvient à simplifier davantage son climat des affaires.

Afrique : les investissements étrangers atteignent un niveau record en 2024

Les investissements étrangers en Afrique ont bondi de 75 % pour atteindre un niveau record de 97 milliards de dollars en 2024, soutenus par les efforts de libéralisation et de facilitation à travers le continent.

Points clés

IndicateurValeur
IDE total en Afrique (2024)≈ 97 milliards USD
Part captée par l’Égypte48 %
Nombre de pays avec >1 milliard USD17

Top 20 des pays africains ayant reçu le plus d’IDE en 2024 (en millions USD) :

RangPaysIDE 2024 (M USD)
1🇪🇬 Égypte46 578,0
2🇪🇹 Éthiopie3 984,4
3🇨🇮 Côte d’Ivoire3 802,1
4🇲🇿 Mozambique3 552,7
5🇺🇬 Ouganda3 304,9
6🇨🇩 RDC (Congo-Kinshasa)3 112,9
7🇿🇦 Afrique du Sud2 469,4
8🇳🇦 Namibie2 063,0
9🇸🇳 Sénégal2 016,4
10🇬🇳 Guinée1 828,0
11🇹🇿 Tanzanie1 717,6
12🇬🇭 Ghana1 668,5
13🇲🇦 Maroc1 638,6
14🇲🇷 Mauritanie1 530,7
15🇰🇪 Kenya1 502,6
16🇩🇿 Algérie1 438,8
17🇿🇲 Zambie1 237,6
18🇬🇦 Gabon1 144,6
19🇳🇬 Nigeria1 080,3
20🇹🇩 Tchad1 019,5

Tendances régionales et remarques

  • L’Égypte domine avec un projet gigantesque à Ras El-Hekma (ADQ, 35 milliards USD), ce qui explique la forte hausse continentale.
  • Même sans l’Égypte, l’Afrique a attiré environ 50 milliards USD, soit une croissance notable par rapport à 2023.
  • Les pays riches en ressources naturelles – Mozambique, RDC, Namibie – continuent d’attirer des projets dans l’énergie, les mines et les infrastructures.
  • L’Afrique de l’Ouest se distingue avec la Côte d’Ivoire et le Sénégal, portés par les hydrocarbures, l’agro-industrie et l’énergie.
  • L’Afrique australe reste portée par l’Afrique du Sud, mais la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe enregistrent aussi des performances solides.
  • Des flux négatifs ou nuls dans certains pays (Libye, Soudan, Somalie) traduisent une forte instabilité géopolitique.

Communiqué

Le dernier Rapport sur l’investissement dans le monde d’ONU commerce et développement (CNUCED) met en évidence une reprise significative des flux d’investissements directs étrangers (IDE) vers l’Afrique.

En 2024, les investissements étrangers sur le continent ont bondi de 75 % pour atteindre 97 milliards de dollars, soit 6 % des IDE mondiaux, contre 4 % l’année précédente.

Cette hausse est en grande partie due à un accord international de financement de projets de développement urbain en Égypte. Hors cette augmentation, les IDE en Afrique ont tout de même progressé de 12 % pour atteindre environ 62 milliards de dollars, soit 4 % des flux mondiaux.

Les efforts de facilitation des investissements ont continué de jouer un rôle important en Afrique, représentant 36 % des mesures politiques favorables aux investisseurs.

La libéralisation est également restée un élément clé de l’élaboration des politiques d’investissement en Afrique et en Asie, représentant un cinquième des mesures adoptées en 2024.

Le rapport montre que les investisseurs européens détiennent le plus grand stock d’IDE en Afrique, suivis par les États-Unis et la Chine.

Les investissements chinois, évalués à 42 milliards de dollars, se diversifient dans des secteurs tels que l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire.

Un tiers des projets liés à l’initiative « Belt and Road », une initiative mondiale de développement promue par le pays, se concentrent désormais sur les infrastructures sociales et les énergies renouvelables.

Croissance des investissements étrangers en Afrique

En 2024, les investissements étrangers ont augmenté dans la plupart des régions africaines, l’Afrique du Nord arrivant en tête.

Outre les bons résultats de l’Égypte, les IDE en Tunisie ont augmenté de 21 % pour atteindre 936 millions de dollars, et ceux du Maroc ont progressé de 55 % pour atteindre 1,6 milliard de dollars.

Figure : Les investissements étrangers ont augmenté dans la plupart des pays africains – Flux par région et sous-région

(En milliards de dollars et en pourcentage de variation)

                            Source : CNUCED, base de données FDI/MNE (www.unctad.org/fdistatistics)

Sur l’ensemble du continent, la valeur des contrats de financement de projets internationaux (IPF) a augmenté de 15 %, grâce à d’importants projets dans les domaines de l’énergie et des infrastructures de transport. En Égypte, les engagements IPF ont plus que doublé.

Le nombre de projets a toutefois diminué de 3 %. Les énergies renouvelables ont été le seul secteur à enregistrer une croissance notable, avec sept contrats majeurs d’une valeur d’environ 17 milliards de dollars, principalement dans le domaine des câbles électriques offshore et des centrales éoliennes et solaires en Égypte.

D’autres projets dans le domaine des énergies renouvelables ont vu le jour en Tunisie, au Maroc et en Namibie.

En revanche, les investissements dans de nouveaux projets ont reculé en Afrique, avec une baisse de 5 % des annonces et de 37 % de leur valeur, qui s’est établie à 113 milliards de dollars, contre 178 milliards en 2023.

La plupart des pays ont enregistré une diminution du nombre de nouveaux projets, à l’exception de l’Afrique du Nord, où les investissements dans de nouveaux projets ont augmenté de 12 % pour atteindre 76 milliards de dollars, soit les deux tiers des dépenses d’investissement du continent.

Au niveau sectoriel, les secteurs de la construction et des produits métalliques ont enregistré les plus fortes hausses d’investissements dans les projets entièrement nouveaux, tandis que les projets d’approvisionnement en électricité et en gaz ont reculé de 51 milliards de dollars.

Les fusions et acquisitions transfrontalières, qui représentent généralement environ 15 % des IDE en Afrique, sont devenues négatives.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page