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Chaleur extrême, quand la loi marocaine oublie ses travailleurs

Que vaut l’employé marocain ? Une question légitime. Alors que le gouvernement  finalise un nouveau Code du travail, attendu pour la fin de l’année, la question de la dignité au travail revient sur le devant de la scène.  Face aux vagues de canicule de plus en plus fréquentes, le Maroc reste sans cadre légal précis pour protéger ses travailleurs, contrairement à plusieurs pays.

Sous l’effet du changement climatique, les vagues de chaleur s’intensifient et menacent la santé des travailleurs, qu’ils soient exposés en extérieur (chantier, agriculture, logistique…) ou en intérieur dans des locaux mal ventilés où la température peut parfois devenir étouffante.

De nouvelles réglementations, en matière de santé et de sécurité visant à protéger les travailleurs extérieurs contre les dangers liés à l’exposition directe au soleil et au stress thermique, sont entrées en vigueur dans plusieurs pays  comme l’Arabie saoudite, qui interdit le travail en plein soleil entre 12h et 15h chaque année, du 15 juin au 15 septembre.  Le  dernier pays en date n’est autre que la France.   Ainsi, un nouveau décret (Décret n° 2025-482 du 27 mai 2025), paru le 4 juin au Journal officiel et entrant en vigueur le 1er juillet 2025, fixe de nouvelles obligations pour les employeurs en cas de chaleur intense et les introduit, pour la première fois, dans le Code du Travail.

 Qu’en est-il du Maroc ?

Un Code du travail encore généraliste: les articles 281 et 282 imposent à l’employeur de garantir des conditions « d’hygiène, d’aération et de sécurité » suffisantes, sans fixer de seuil thermique ni de créneaux horaires interdits.

Le Maroc dispose d’une obligation générale de sécurité, mais aucune règle spécifique sur le stress thermique. Les bonnes pratiques existent ; elles gagneraient à être transformées en normes contraignantes, assorties de seuils mesurables, de plages horaires interdites et de sanctions claires. À l’heure où les canicules deviennent la « nouvelle norme », le Maroc est invité à suivre le mouvement engagé par ses partenaires pour mieux protéger ses travailleurs. Le nouveau Code du travail répondra-t-il aux attentes ?

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