
Le Maroc occupe la 137e place (avec un score de 0.628) sur 148 pays dans le Rapport mondial sur l’écart entre les sexes 2025 publié par le Forum économique mondial (FEM). Ce classement stable, identique à celui de l’année précédente, reflète les défis persistants du Maroc en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.
À l’échelle africaine, le Maroc se classe 6e, derrière la Namibie (8e rang mondial), l’Afrique du Sud (33e), le Botswana (60e), le Gabon (91e) et l’Île Maurice (116e).
Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, le Maroc arrive en 10e position régionale, avec un score de 0,628. Il devance légèrement l’Égypte, classée 139e avec un score de 0,625, ainsi que l’Algérie, qui se trouve au 141e rang mondial avec un score de 0,614. En tête de liste, les Émirats arabes unis occupent la première place régionale avec un score de 0,724 et un classement mondial à la 69e position. Bahreïn se positionne troisième dans la région, à la 104e place mondiale avec un score de 0,684, tandis que la Jordanie et la Tunisie se situent respectivement aux 122e et 123e rangs mondiaux, avec des scores proches de 0,655 et 0,654. Les pays du Koweït, de l’Arabie Saoudite et d’Oman suivent, occupant les 128e, 132e et 134e places mondiales, avec des scores compris entre 0,646 et 0,637. Le Liban est également bien placé dans la région à la 136e position mondiale, avec un score de 0,632.
Le rapport annuel du groupe de réflexion suisse, publié jeudi, évalue la parité entre les sexes dans quatre catégories : éducation, santé, autonomisation politique et participation économique. Une égalité totale entre les hommes et les femmes correspondrait à un score de 100 %.
Une stagnation dans la participation économique
Le Maroc est particulièrement mal classé dans la dimension participation économique, où il se situe à la 143e place, en léger recul par rapport à 2024 (141e). Ce résultat souligne les difficultés rencontrées par les femmes marocaines pour accéder au marché du travail et bénéficier d’opportunités économiques équitables.
La situation se reflète également dans le faible classement du pays en ce qui concerne le taux de participation à la population active, où le Maroc figure à la 143e position mondiale. Par ailleurs, l’égalité salariale pour un travail de valeur égale, bien que meilleure, reste limitée avec un classement de 82e.
Progrès modestes dans l’éducation
Dans le domaine de l’éducation, le Maroc affiche un classement de 114e, en légère amélioration par rapport à l’année précédente (118e). Ce progrès reflète des efforts visant à améliorer l’accès à l’enseignement, mais le pays reste encore loin d’atteindre la parité complète.
Le taux d’alphabétisation du Maroc lui a valu la 119e place mondiale, tandis que le taux de scolarisation dans l’enseignement secondaire se situe à la 106e place, témoignant d’un accès inégal à l’éducation, particulièrement pour les filles.
Santé et espérance de vie : des défis à relever
Le Maroc se place à la 136e position en matière de santé, en recul par rapport à 131e en 2024. L’espérance de vie en bonne santé figure parmi les points faibles, avec un classement particulièrement bas (142e). Ces indicateurs traduisent des disparités importantes dans l’accès aux soins de qualité et aux conditions favorables à une vie saine.
Autonomisation politique : un chemin encore long
En ce qui concerne l’autonomisation politique, le Maroc occupe la 91e place, contre 85e l’année dernière. Ce recul témoigne des efforts insuffisants pour promouvoir la représentation féminine dans les instances décisionnelles. Toutefois, le pourcentage de femmes au parlement marocain, classé 86e, indique une certaine présence féminine dans la sphère politique, bien que celle-ci reste modeste. Le Maroc (26,3 %) et la Tunisie (25,0 %) affichent les plus hauts niveaux de représentation féminine aux postes ministériels au niveau de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Conclusion
Le bilan du Maroc dans le Rapport mondial sur l’écart entre les sexes 2025 révèle des avancées limitées et des défis majeurs, notamment en matière de participation économique, de santé et d’autonomisation politique. Pour accélérer la réduction des inégalités, des politiques plus ambitieuses sont nécessaires, visant à garantir l’égalité des chances et à renforcer la présence des femmes dans tous les secteurs de la société.
