
Ce socle numérique s’est effondré sous la pression d’une attaque pourtant prévisible
L’Agence nationale de la Conservation foncière, du Cadastre et de la Cartographie (ANCFCC) s’est retrouvée en face d’une cyberattaque d’ampleur qui révèle au grand jour ses graves lacunes en matière de cybersécurité.
Le groupe « Jabaroot », se présentant comme algérien, a revendiqué l’attaque, diffusant via sa chaîne Telegram plus de 10 000 titres fonciers ainsi que 20 000 documents sensibles, incluant actes notariés, pièces d’identité, passeports et relevés bancaires, ont rapporté quelques mélias.
Ce piratage massif compromet non seulement la confidentialité des données personnelles, mais jette aussi une ombre inquiétante sur la capacité de l’ANCFCC à protéger les informations publiques.
Le 14 avril 2025 devait marquer le passage définitif au digital pour la Conservation foncière. Mais cette bascule tant attendue n’a finalement pas eu lieu. Face à la cyberattaque qui a ciblé la Caisse nationale de sécurité sociale, l’Agence a été contrainte de suspendre le processus et de reporter la transition numérique à une date indéterminée.
L’Agence a annoncé alors la suspension temporaire de ses services numériques afin de procéder à des vérifications supplémentaires de sécurité. L’objectif affiché était de renforcer les dispositifs de protection existants et de garantir l’intégrité des données des usagers avant toute bascule vers le tout-numérique.
Malheureusement, ces mesures n’ont servi à rien, malgré les déclarations rassurantes et les efforts annoncés. Ce revers cuisant met en lumière une vérité dérangeante. Au moment où il devait devenir le pilier central de la gestion foncière à l’échelle nationale, ce socle numérique s’est effondré sous la pression d’une attaque pourtant prévisible. L’incident ne révèle pas seulement une faille technique, mais l’échec d’une stratégie numérique bâclée, déconnectée des réalités sécuritaires du contexte actuel.
