Croissance Verte

France et Estonie mobilisent les recettes du marché carbone pour verdir le transport maritime

Les gouvernements de la France et de l’Estonie ont annoncé cette semaine des programmes de financement visant à accélérer la décarbonation du secteur maritime. Ces initiatives seront soutenues par des fonds provenant du système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne (EU ETS), récemment étendu au transport maritime.

Dans le cas français, le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé le 26 mai l’allocation de 90 millions d’euros à partir de 2026 pour soutenir la transition énergétique du secteur maritime. Cette annonce a été faite à l’issue de la réunion du Comité de la mer à Saint-Nazaire, un organe interministériel dédié à la politique maritime. Les fonds seront consacrés à trois grands axes : la modernisation des navires, l’amélioration des infrastructures portuaires et le développement de carburants alternatifs à faibles émissions.

Le gouvernement français a précisé que cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large visant à adapter le secteur maritime aux objectifs climatiques européens, dans le cadre de l’entrée en vigueur de l’EU ETS pour le transport maritime depuis janvier 2024. Les appels à projets et les critères d’éligibilité seront définis au cours des prochains mois.

De son côté, l’Estonie a lancé un programme de subventions doté de 25 millions d’euros, destiné à améliorer l’efficacité énergétique et à réduire les émissions des navires de fret et de passagers, des remorqueurs et d’autres bateaux auxiliaires. Le ministre des Infrastructures, Kuldar Leis, a précisé que les aides couvriront entre 15 % et 30 % du coût de chaque projet, avec un plafond de 5 millions d’euros par demande.

Les critères retenus pour déterminer le taux de financement incluront le niveau de réduction des émissions attendu, le pavillon du navire ainsi que la fréquence des escales dans les ports estoniens. Selon le ministère des Infrastructures, l’objectif est d’encourager des investissements qui contribuent à une flotte plus durable, en ligne avec les objectifs de neutralité climatique.

La France et l’Estonie comptent parmi les premiers États membres de l’Union européenne à avoir redirigé une partie des recettes générées par l’EU ETS vers des mesures concrètes de transition énergétique dans le secteur maritime. L’extension du système d’échange de quotas d’émission au transport maritime a commencé à générer des revenus depuis début 2024, avec une mise en œuvre progressive couvrant tous les itinéraires et types de navires concernés.

En parallèle, la Commission européenne a invité les États membres à utiliser ces recettes pour soutenir les secteurs touchés dans leurs processus d’adaptation, en priorisant les investissements dans l’efficacité énergétique, les énergies propres et les infrastructures portuaires. Agences

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