Economie

Portugal, Espagne, Maroc : vers un corridor énergétique euro-africain

Face à la faiblesse persistante des interconnexions électriques entre la péninsule Ibérique et le reste de l’Union européenne — inférieures à 3 % —, l’Espagne et le Portugal ont adressé une demande conjointe à Bruxelles et à Paris, appelant la France à honorer ses engagements en matière d’intégration énergétique. Leur objectif : atteindre au moins 15 % de capacité d’interconnexion d’ici 2030, comme le prévoit la stratégie européenne.

Dans ce contexte, le Maroc apparaît comme un acteur énergétique complémentaire de plus en plus stratégique. Si la vice-présidente exécutive de la Commission européenne Teresa Ribera, souligne que l’interconnexion avec le Maroc « ne saurait remplacer » celle avec la France, elle reconnaît néanmoins son rôle dans la solidité du système énergétique ibérique.

Concernant l’intention du Portugal de développer des infrastructures électriques avec le Maroc, dans l’éventualité où Paris ne fournirait pas plus de connexions avec la péninsule Ibérique, Ribera a estimé qu’il s’agirait d’un complément, mais non d’une alternative.

« Une interconnexion avec le Maroc ? Bien sûr, mais cela vise à renforcer la solidité du système. Il me semble que nous ne pouvons pas la considérer comme une alternative », a déclaré la responsable politique espagnole à l’agence Efe, depuis Bruxelles, en expliquant que la capacité d’exportation du Maroc est « relativement limitée », sa production énergétique étant majoritairement destinée au marché intérieur.

Le Maroc, engagé dans le développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydrogène vert), est déjà connecté au réseau espagnol, et des projets d’extension de cette interconnexion sont à l’étude. Le Portugal a également manifesté son intérêt à étendre sa coopération énergétique avec le Royaume chérifien, notamment dans la perspective d’une transition énergétique partagée entre l’Europe et l’Afrique du Nord.

La récente panne électrique du 28 avril, qui a touché la quasi-totalité de la péninsule Ibérique ainsi qu’une partie de la France, a mis en lumière les limites du réseau actuel et l’urgence d’une meilleure résilience énergétique. Dans ce contexte, le Maroc peut jouer un rôle d’appoint structurant dans les flux électriques, en particulier lors de pics de demande ou de tensions sur les marchés européens. Agences

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