
Restauration et hôtellerie : des prix en forte hausse en 2025
Au cours des quatre premiers mois de 2025, les prix dans le secteur des restaurants et hôtels ont progressé de 3,9 % par rapport à la même période en 2024, selon les indices mensuels des prix à la consommation publiés par le HCP. Cette hausse dépasse largement l’inflation moyenne (+1,7 %) observée sur la période plaçant ce poste en tête des plus inflationnistes du panier de consommation. Ce poste participe activement à la hausse des prix des services, dont la dynamique est aujourd’hui plus marquée que celle des biens manufacturés. En avril 2025, les prix des restaurants et hôtels ont même progressé de 4,4 % sur un an, accentuant encore leur contribution à l’inflation globale.
Plusieurs facteurs expliquent cette évolution. D’une part, la demande touristique et domestique reste soutenue, avec des taux de fréquentation en hausse dans les établissements de restauration et d’hébergement. D’autre part, les coûts d’exploitation ont continué d’augmenter : salaires revalorisés dans un secteur encore confronté à des tensions de recrutement, hausse des prix des denrées alimentaires, charges énergétiques en hausse dans certaines zones, etc. Ces pressions se répercutent mécaniquement sur les prix finaux proposés aux consommateurs.
La tendance est particulièrement marquée dans la restauration commerciale: Restaurants, cafés.
Les prix dans les restaurants, cafés et établissements similaires ont fortement augmenté ces dernières années, atteignant un indice de 120 en 2024, contre 100 en 2017. Cette évolution traduit une dynamique inflationniste soutenue dans le secteur de la restauration commerciale, bien plus marquée que dans les cantines ou les services d’hébergement.

L’analyse graphique révèle une montée en régime progressive entre 2017 et 2020, suivie d’une accélération nette à partir de 2021, traduisant une transformation des conditions économiques du secteur.
Cette dynamique est le résultat de plusieurs facteurs cumulatifs. Une hausse tirée par les coûts et la demande:
Repositionnement tarifaire de nombreux établissements, après des années de sous-indexation ou de restrictions sanitaires.
Coûts d’exploitation en hausse : salaires, matières premières, énergie.
Demande soutenue, notamment dans les grandes villes et zones touristiques.
Adaptations post-Covid : les établissements ont dû investir dans l’aménagement des espaces, renforcer les mesures sanitaires et parfois répercuter les pertes passées.
Un effet visible sur le budget des ménages
Bien que la part du budget consacrée aux restaurants et à l’hôtellerie varie selon les profils de ménages, cette hausse rapide des prix renforce la perception d’un renchérissement du coût de la vie, notamment dans les zones touristiques ou urbaines. Si les hausses de prix dans la restauration commerciale peuvent s’expliquer, elles pèsent néanmoins sur le pouvoir d’achat des ménages, en particulier des jeunes actifs, étudiants ou familles urbaines pour qui les repas à l’extérieur constituent une part régulière de la consommation.