NMH au Maroc: : croissance du chiffre, vigilance sur les coûts

Hausse du chiffre d’affaires, recul des marges : l’équation marocaine de NMH
Le Maroc consolide sa place dans les revenus de New Mauritius Hotels, mais la rentabilité reste sous pression. Malgré une conjoncture internationale complexe, les opérations marocaines du groupe New Mauritius Hotels Ltd (NMH) ont vu leur contribution au chiffre d’affaires consolidé progresser au cours des neuf premiers mois de l’exercice financier 2025, tandis que leur part dans l’EBITDA s’est légèrement contractée.
Le groupe hôtelier, qui opère sous la marque Beachcomber, a publié des résultats intermédiaires contrastés pour la période de juillet 2024 à mars 2025. Si la dynamique d’activité est restée globalement positive, notamment grâce à une hausse du chiffre d’affaires de 9 % à l’échelle du Groupe (≈ 3,48 milliards MAD), les pressions sur les marges, notamment liées à l’augmentation des charges salariales et à l’effet de change euro/roupie, ont pesé sur la rentabilité opérationnelle.
Une baisse saisonnière attendue, explique le groupe, liée au décalage des vacances de Pâques, traditionnellement propices aux séjours touristiques, qui sont tombées en avril cette année, contrairement à mars en 2024. Le taux d’occupation s’en est trouvé affecté, aussi bien au Maroc qu’à Maurice.
Une progression de la part du Maroc dans les revenus consolidés
Avec un chiffre d’affaires de ≈ 246 millions MAD sur neuf mois, contre ≈ 209 millions MAD un an plus tôt, la filiale marocaine affiche une croissance annuelle de +18,1 %, supérieure à celle du Groupe. Sa part dans le chiffre d’affaires consolidé s’établit ainsi à 7,1 %, contre 6,5 % à la même période de 2024.
Sur le seul troisième trimestre (janvier–mars 2025), bien que les recettes marocaines aient reculé de 4,4 % à ≈ 77 millions MAD, leur part relative dans les revenus du Groupe reste stable, à 6,8 %, contre 6,7 % un an plus tôt. Ce maintien est à mettre en perspective avec le repli global du chiffre d’affaires du Groupe sur le trimestre, en lien avec le décalage des vacances de Pâques à avril et une baisse des arrivées touristiques à Maurice.

Une rentabilité sous tension malgré une gestion resserrée
Du côté de l’EBITDA, les performances du Maroc s’inscrivent dans une dynamique inverse. Sur neuf mois, l’EBITDA a reculé de 23,7 %, passant de ≈ 43 millions MAD en 2024 à ≈ 33 millions MAD en 2025, en raison de la hausse des coûts salariaux et de la pression sur les marges. La contribution du Maroc à l’EBITDA consolidé recule ainsi de 4,0 % à 3,1 %.
En revanche, le T3 2025 montre une légère amélioration : bien que l’EBITDA marocain baisse à ≈ 11 millions MAD (–8,4 %), sa part dans l’EBITDA du Groupe remonte à 3,2 %, contre 2,8 % un an auparavant. Cette évolution suggère un effort significatif de rationalisation des charges durant un trimestre marqué par une moindre activité.
Une activité secondaire, mais à potentiel
Globalement, le Maroc demeure un marché secondaire pour NMH, représentant environ 7 % des revenus consolidés et entre 3 et 4 % de la rentabilité opérationnelle. Cette position confirme la stratégie du Groupe de diversification géographique, tout en soulignant les limites structurelles de rentabilité des opérations marocaines par rapport à l’île Maurice.
La direction reste néanmoins confiante : “Les performances en avril ont été très encourageantes au Maroc, ce qui nous donne confiance pour un quatrième trimestre solide,” a déclaré Stéphane Poupinel de Valencé, CEO du Groupe.
Perspectives
Avec des réservations en avance bien orientées jusqu’à fin décembre, le Groupe table sur un chiffre d’affaires annuel supérieur à ≈ 4,3 milliards MAD. Toutefois, l’EBITDA et le résultat net devraient légèrement reculer, notamment en raison d’une hausse de 15 % des charges de personnel et de l’application de la nouvelle Corporate Climate Responsibility Levy.
Le défi à venir sera donc de maintenir la performance opérationnelle, y compris dans les unités comme le Maroc, tout en poursuivant la stratégie du Groupe fondée sur l’expérience client, l’excellence opérationnelle, la durabilité et la valorisation du capital humain.
