
Les derniers résultats publiés par le Haut Commissariat au Plan confirment une tendance marquée à la stabilité des effectifs dans l’industrie manufacturière au Maroc. Au 4ᵉ trimestre 2024, 70,4 % des chefs d’entreprise déclarent que leurs effectifs sont restés inchangés, tandis que 16,5 % évoquent une augmentation et 13,1 % une diminution. Le solde d’opinion ressort ainsi à +3,4 points, signe d’un léger optimisme.
Analyse des tendances 2021–2024 : stabilité dominante, rebonds ponctuels
L’analyse des données trimestrielles révèle que la stabilité prédomine très largement, représentant en moyenne 70 % à 80 % des réponses depuis plus de deux ans. Les parts relatives aux augmentations d’effectifs demeurent faibles, oscillant entre 5 % et 15 %, tandis que les diminutions restent marginales, souvent inférieures à 10 %. Le solde d’opinion (différence entre les entreprises ayant augmenté et diminué leurs effectifs) est en général proche de zéro, voire légèrement positif, illustrant une évolution quasi neutre de l’emploi industriel.
Périodes de hausse nette
- 3T2021 : Le solde atteint un pic à +18 points, porté par 28 % d’entreprises ayant recruté.
- 4T2023 : Nouvelle embellie avec +9,1 points, reflet d’une dynamique de fin d’année.
Replis modérés mais notables
- 2T2023 : Le solde tombe à -5,2 points, première valeur franchement négative sur la période, traduisant un contexte économique incertain.
- 3T2024 : Nouveau recul à -2,6 points, avec un recul des opinions positives.
Stabilité dominante
Dans près de 80 % des cas, les chefs d’entreprise déclarent que les effectifs sont restés constants, notamment :
- 2T2022 : 86,4 % de stabilité, avec un solde à +1.
1T2023 : 84,9 % de stabilité, confirmant une prudence post-crise.
Une gestion des effectifs sous contrainte
Cette stabilité quasi structurelle des effectifs peut s’expliquer par plusieurs facteurs : Une reprise industrielle modérée, sans impulsion forte à l’investissement humain; La volonté de contenir les charges salariales face à des hausses de coûts (énergie, matières premières); Une adaptation aux incertitudes économiques internationales. Si certaines périodes post-COVID ont vu de modestes hausses des effectifs, la tendance globale reste celle d’une stabilité maîtrisée, reflet d’une attente des industriels avant de relancer leurs investissements humains.
Perspectives : une dynamique attentiste à surveiller
Le léger redressement observé au 4ᵉ trimestre 2024 pourrait annoncer une reprise, mais reste à confirmer. Le tissu industriel semble attendre des signaux plus clairs pour enclencher une politique d’embauche plus soutenue.
Dans ce contexte, la stabilité de l’emploi manufacturier apparaît autant comme un signe de résilience que de prudence, dans un environnement encore marqué par les effets post-crise et les tensions géo économiques. À court terme, aucune dynamique d’embauche forte n’est envisagée, sauf en cas de reprise significative de l’activité industrielle.