
À fin mars 2025, la circulation fiduciaire au Maroc a atteint 437,3 milliards de dirhams, enregistrant une hausse de 9,3 % en glissement annuel. Cette progression reflète une tendance continue à l’augmentation de l’utilisation du cash dans l’économie marocaine.
La tendance à l’augmentation de la circulation fiduciaire s’est accentuée ces dernières années :
- 2020 : 319 milliards de dirhams
- 2022 : 372 milliards de dirhams
- 2023 : 403,3 milliards de dirhams
- Mars 2025 : 437,3 milliards de dirhams
Cette progression constante reflète une préférence marquée pour le cash, malgré les efforts pour promouvoir les paiements électroniques
La croissance de la circulation fiduciaire est influencée par plusieurs facteurs. Une partie significative de la population continue de privilégier les transactions en espèces, en raison de la familiarité et de la confiance associées à l’argent liquide. Aussi, le secteur informel, qui représente une part notable de l’économie, fonctionne majoritairement en cash, échappant ainsi au circuit bancaire traditionnel.
L’augmentation de la circulation fiduciaire a des implications sur la liquidité bancaire. En effet, une partie importante de la monnaie en circulation reste hors du système bancaire, réduisant ainsi les dépôts disponibles pour le financement de l’économie. Cette situation contribue à accentuer le déficit de liquidité des banques, les obligeant à recourir davantage au refinancement auprès de Bank Al-Maghrib.
Évolution du déficit de liquidité
Au Maroc, le déficit de liquidité bancaire a connu une augmentation notable au cours des premiers mois de 2025, atteignant 168,3 milliards de dirhams (MMDH) au début du mois d’avril, soit une hausse de 21,9 % par rapport à la période précédente.
Cette progression s’inscrit dans une tendance haussière observée depuis le début de l’année :
- Janvier 2025 : Le déficit s’est établi à 135,3 MMDH .
- Février 2025 : Il a dépassé les 130 MMDH, enregistrant une augmentation de 21 MMDH par rapport à l’année précédente .
- Mi-mars 2025 : Le déficit a atteint 139,7 MMDH, en hausse de 5 MMDH par rapport à la même période de l’année précédente .
- Début avril 2025 : Il a culminé à 168,3 MMDH
Plusieurs éléments expliquent cette détérioration de la liquidité bancaire :
- Augmentation de la circulation fiduciaire : La préférence pour les transactions en espèces a entraîné une sortie de liquidités du système bancaire.
- Progression du crédit : La demande accrue de crédits, notamment de la part des entreprises et des ménages, a intensifié les besoins de financement des banques.
- Besoins de financement du Trésor : L’État a augmenté ses emprunts, réduisant ainsi la liquidité disponible sur le marché monétaire.
Réactions de Bank Al-Maghrib
Pour atténuer ces tensions, Bank Al-Maghrib a renforcé ses interventions :
- Avances à 7 jours : Elles ont augmenté, passant de 46,8 MMDH à 66 MMDH, reflétant un recours accru des banques au financement central .
- Normes prudentielles : Depuis janvier 2025, les banques marocaines appliquent de nouvelles normes bâloises, telles que le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR) et le processus d’évaluation de l’adéquation de la liquidité (ILAAP), visant à renforcer la résilience du secteur bancaire .
Perspectives
Selon les projections de Bank Al-Maghrib, le déficit de liquidité devrait atteindre 164,6 MMDH en 2025 et 192,3 MMDH en 2026, contre 137,3 MMDH en 2024 . Cette trajectoire souligne la nécessité de mesures structurelles pour renforcer la stabilité financière et soutenir le financement de l’économie nationale. (Avec IA)