
Les derniers chiffres de l’Office des Changes révèlent une détérioration du solde commercial du Maroc au terme du premier trimestre 2025, en raison d’une progression plus soutenue des importations par rapport aux exportations.
Les importations de biens ont atteint 187,7 milliards de dirhams (MDH) à fin mars 2025, contre 175,6 MDH à la même période de 2024, soit une hausse de 6,9 %, équivalente à +12,1 MDH. Cette augmentation est notamment attribuée à la hausse des achats de produits énergétiques, de biens d’équipement et de produits alimentaires.
À fin mars 2025, les importations de produits finis de consommation ont enregistré une hausse significative de 8,7 %, soit une progression de +3,5 milliards de dirhams (MDH) par rapport à la même période de l’année précédente, selon les données publiées par l’Office des Changes.
Les importations de produits finis d’équipement ont atteint un nouveau palier au terme du premier trimestre 2025, enregistrant une hausse de 6,1 %, soit une augmentation de +2,48 milliards de dirhams (MDH) par rapport à la même période en 2024, selon les données de l’Office des Changes.
Les exportations: légère progression de 1,5 %
Les exportations, quant à elles, se sont établies à 116,1 MDH, contre 114,4 MDH un an auparavant, enregistrant une légère progression de 1,5 % (+1,7 MDH). Cette évolution modérée s’explique par la stagnation de certaines filières exportatrices comme le textile, l’agroalimentaire ou l’automobile.
Les exportations de phosphates et dérivés ont connu une nette progression au premier trimestre 2025, avec une hausse de 18,2 %, soit +3,13 milliards de dirhams (MDH) par rapport à la même période en 2024, selon les statistiques de l’Office des Changes.
Cette évolution positive est portée principalement par :
- Les ventes d’engrais naturels et chimiques : +1,92 MDH,
- Les exportations de phosphates bruts : +696 MDH,
- Les ventes d’acide phosphorique : +511 MDH.
Le secteur continue de bénéficier d’une demande soutenue à l’international, en particulier dans les marchés agricoles, confirmant son rôle stratégique dans les exportations marocaines.
Déficit commercial en hausse
Le déséquilibre entre importations et exportations s’est ainsi accentué. Le déficit commercial s’est creusé de 16,9 %, passant de -61,25 MDH à fin mars 2024 à -71,63 MDH en 2025.
Ce creusement du déficit met en lumière la vulnérabilité de la balance commerciale nationale, en dépit d’un léger dynamisme des exportations. Il soulève la question de la compétitivité des produits marocains à l’international, mais aussi de la dépendance persistante aux importations stratégiques.
Des mesures pourraient être envisagées pour renforcer les capacités exportatrices et améliorer la substitution aux importations, en lien avec les ambitions du Maroc en matière de souveraineté industrielle et énergétique.