Le gouvernement espagnol annule l’achat d’armes israéliennes

Le gouvernement a décidé de résilier unilatéralement le contrat d’achat de munitions avec l’entreprise israélienne IMI Systems, suite à la crise qui a éclaté au sein de la coalition entre le PSOE et Sumar.
Selon des sources gouvernementales, « après avoir épuisé toutes les voies de négociation, la présidence du gouvernement, la deuxième vice-présidence et les ministères concernés ont décidé de résilier unilatéralement le contrat d’achat de munitions avec l’entreprise israélienne IMI Systems ».
Pour mettre en œuvre cette résiliation, le Conseil d’investissement des matériaux à double usage refusera à l’entreprise l’autorisation d’importer ce matériel en Espagne « pour des raisons d’intérêt public », et le ministère de l’Intérieur résiliera immédiatement le contrat.
Des sources gouvernementales indiquent que le parquet et les ministères responsables de l’opération étudient déjà les éventuelles conséquences juridiques de l’annulation de ce contrat avec IMI Systems.
Par ailleurs, ces mêmes sources rapportent que l’exécutif a également décidé de ne pas exécuter les contrats d’achat d’armes signés avec Israël, y compris ceux signés avant le 7 octobre, date à laquelle le gouvernement s’était engagé à ne plus acheter d’armes à cet État en raison du génocide perpétré contre le peuple palestinien.
Pressions du Mouvement Sumar et d’IU
Des sources du Mouvement Sumar affirment que cette dernière décision, d’annuler tous les contrats d’armement avec Israël, a été l’une des principales revendications du parti de Yolanda Díaz lors des négociations menées ces dernières heures avec le Parti socialiste au gouvernement.
Mercredi, après avoir appris la réactivation du contrat avec IMI Systems pour l’achat de missiles balistiques par le ministère de l’Intérieur, pour un montant supérieur à cinq millions d’euros, les partis du Mouvement Sumar ont entamé un conflit avec le parti de Pedro Sánchez. Le parti de Yolanda Díaz a considéré cette décision comme une violation « flagrante » de l’engagement du gouvernement de ne pas vendre d’armes à l’État d’Israël.
Pedro Sánchez et Yolanda Díaz lors d’un événement au palais de la Moncloa. Photo d’archives.
Au sein d’Izquierda Unida, la pression est allée encore plus loin que dans le cas des autres organisations de Sumar, et l’on a ouvertement évoqué une « crise gouvernementale » et la possibilité que ce parti quitte le gouvernement.
Le parti de Díaz a ouvert des négociations avec les socialistes ce même mercredi et a demandé la résiliation du contrat, un scénario que le département dirigé par Fernando Grande-Marlaska a catégoriquement rejeté mercredi après-midi.
Le coordinateur fédéral d’IU, Antonio Maíllo, lors d’un événement à Malaga. Photo d’archives.
Yolanda Díaz a exigé la résiliation du contrat, et IU a évoqué une « crise gouvernementale ».
Cependant, tôt jeudi matin, on a appris que le Premier ministre et le gouvernement espagnol étudiaient les options possibles pour remédier à l’annulation du contrat, suite aux pressions du parti Sumar au gouvernement et aux discussions de haut niveau tenues ces dernières heures.
La décision a finalement été prise d’annuler unilatéralement cet engagement. « Les partis de la coalition progressiste sont fermement engagés en faveur de la cause palestinienne et de la paix au Moyen-Orient. Par conséquent, à compter du 7 octobre 2023, l’Espagne n’achètera ni ne vendra d’armes à des entreprises israéliennes. Elle ne le fera pas non plus à l’avenir », assurent des sources gouvernementales. publico.es