Le Coordonnateur des Autorités Portuaires (AP) a exprimé sa préoccupation face à la situation actuelle du Port d’Algésiras, où l’augmentation soutenue du trafic lourd en provenance ou à destination du Maroc a généré un niveau de saturation qui affecte le fonctionnement quotidien des installations et les conditions de travail de son personnel.
Selon les données gérées par l’organisation, plus de 440 camions par heure transitent actuellement par la zone portuaire, un chiffre qui dépasse la capacité opérationnelle des services existants. Le Département de la Sécurité Portuaire a mobilisé toutes les ressources disponibles, qui fonctionnent déjà à leurs limites sans parvenir à stabiliser la situation, que le Coordinateur de l’AP considère comme structurelle, rapporté elestrechodigital. « Il ne s’agit pas d’incidents ponctuels, mais plutôt d’un flux constant qui maintient la main-d’œuvre sous une pression constante », affirment des sources syndicales. Le personnel de la police portuaire, en particulier, est confronté à des journées de forte charge de travail opérationnelle, sans possibilité d’accéder à des pauses ou à des permis à des dates clés, ce qui a suscité des inquiétudes au sein du groupe.
L’un des problèmes identifiés est le manque d’infrastructures adéquates pour le stationnement des camions. Les zones désignées présentent des revêtements routiers en mauvais état et manquent de services de base tels que des toilettes ou des aires de repos, ce qui a un impact négatif sur les conditions de travail des transporteurs et sur l’environnement portuaire.
De même, la gestion de l’embarquement vers Tanger Med a été citée comme cause des retards. Le manque d’informations précises oblige les conducteurs à arriver à l’heure d’embarquement prévue sans confirmation de l’état réel des ferries, ce qui entraîne de longues attentes sur les routes d’accès. Le coordinateur de l’AP a indiqué qu’une meilleure communication de la part des compagnies maritimes pourrait prévenir ces blocages.
Il a également été signalé que jusqu’à quatre cargos étaient amarrés aux mêmes quais, sans coordination efficace des heures d’arrivée et de départ. Cette situation a conduit à une utilisation intensive et simultanée des espaces d’accostage, compliquant les manœuvres de chargement et de déchargement et augmentant la congestion générale.
Dans ce contexte, le coordinateur de l’AP propose la nécessité d’un plan global de gestion portuaire qui inclut toutes les parties prenantes – compagnies maritimes, transitaires, transporteurs, police portuaire et l’autorité portuaire elle-même – et qui comprend un système d’information en temps réel. Les propositions prévoient également l’obligation pour les compagnies maritimes de respecter les horaires et la possibilité d’établir des mesures correctives en cas de changements injustifiés dans les rotations ou les cargaisons.
Le coordinateur de l’AP a averti que cette augmentation du trafic intense est gérée dans des conditions qui affectent à la fois le personnel de sécurité et les transporteurs. La situation a été signalée au comité d’entreprise et au président de l’Autorité portuaire, mais aucune mesure spécifique n’a été adoptée pour améliorer le fonctionnement général ou les conditions de travail du personnel d’exploitation.
