Le gouvernement israélien : « Aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza »

Israël bloque l’entrée de l’aide humanitaire depuis le 2 mars dans le territoire palestinien assiégé, où l’ONU observe une situation alarmante pour les 2,4 millions d’habitants après 18 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.
«Aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza», a déclaré le ministre de la Défense, Israël Katz, dans un communiqué. «Personne, dans la situation actuelle, ne prévoit de faire entrer une quelconque aide humanitaire à Gaza, et il n’y a aucun préparatif en ce sens».
Lundi, le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) avait indiqué que la bande de Gaza connaissait «probablement la pire» situation humanitaire depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023.
Le petit territoire palestinien souffre d’une pénurie de nourriture, d’eau, de carburants et d’autres produits de première nécessité, selon l’ONU et les organisations humanitaires.
Israël accuse le Hamas de détourner l’aide et d’en assurer la distribution depuis des mois, ce que le mouvement palestinien dément, et veut à terme confier ce rôle à des «sociétés civiles».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu estime que la pression est le meilleur moyen de contraindre le Hamas à libérer les otages encore retenus à Gaza après le 7-Octobre.
Vidéo d’otage
De son côté, le Jihad islamique, un autre groupe armé palestinien, a publié une vidéo d’un otage israélo-allemand en vie, qui s’identifie comme étant Rom Braslavski, un agent de sécurité qui avait 21 ans au moment de son enlèvement.
Dans cet enregistrement de près de sept minutes, manifestement tourné sous la contrainte, l’otage supplie M. Netanyahu et le président américain Donald Trump d’obtenir sa libération.
A Ramallah, en Cisjordanie occupée, le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a condamné mercredi «l’intrusion provocatrice» de M. Netanyahu dans la bande de Gaza, où il a effectué la veille une visite aux troupes israéliennes.
Des centaines de milliers de Gazaouis ont été déplacés depuis la reprise des opérations militaires israéliennes le 18 mars, après deux mois de trêve.
«Gaza est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide», a dénoncé mercredi l’ONG Médecins sans frontières (MSF).
«Nous assistons en temps réel à la destruction et au déplacement forcé de toute la population de Gaza», a expliqué Amande Bazerolle, coordinatrice d’urgence de MSF à Gaza, ajoutant que la réponse humanitaire est «gravement entravée par l’insécurité constante et les pénuries critiques».
A la demande de l’ONU, la Cour internationale de justice (CIJ) doit tenir à compter du 28 avril des audiences sur les obligations humanitaires d’Israël envers les Palestiniens.
Bien que ses décisions soient juridiquement contraignantes, la CIJ ne dispose d’aucun moyen concret pour les faire respecter, mais ces décisions peuvent toutefois accentuer la pression diplomatique.
AFP