
La Confédération et l’économie helvétique seraient en train de ficeler un paquet d’investissements astronomique aux USA pour amadouer Donald Trump.
La Confédération et le monde de l’économie seraient en train de concocter un paquet d’investissements à 150 milliards de francs aux États-Unis. But: contrer la hausse massive des droits de douane infligée par Washington à de nombreux pays, dont une augmentation de 31% pour la Suisse, révèle dimanche la «NZZ am Sonntag».
Concrètement, Berne cherche à garantir aux USA des investissements directs aussi élevés que possible. Un mode opératoire qui a déjà fait ses preuves lors des négociations pour un accord de libre-échange avec l’Inde, souligne le journal. Le département de Guy Parmelin travaillerait d’arrache-pied en ce sens avec les entreprises suisses pour ficeler un paquet que la cheffe du Seco, Helene Budliger Artieda, pourra présenter à Washington.
Une somme «réaliste»
La somme est nettement plus élevée que ce qui avait été évoqué jusqu’ici, relève la «NZZ». Mais elle est «réaliste», selon le conseiller national UDC Franz Grüter, spécialiste des USA. «La Suisse peut assurer aux États-Unis des investissements de 150 milliards au cours des quatre prochaines années», affirme-t-il.
C’est d’abord avec la pharma que la Suisse compte séduire les Américains. D’ailleurs, vendredi, le géant bâlois Novartis a annoncé qu’il allait investir outre-Atlantique 23 milliards de dollars sur cinq ans pour y fabriquer les principaux médicaments destinés aux patients américains. Et selon la «NZZ», Roche devrait suivre avec «un montant à deux chiffres en milliards». Et la Chambre de commerce américano-suisse (Amcham) est également sur le pont pour pousser Nestlé, ABB ou Bühler à investir.
Une élue bâloise inquiète pour la pharma
Cette stratégie est bien accueillie par le camp bourgeois. Mais des craintes se font sentir à Bâle. Ainsi, la conseillère nationale Elisabeth Schneider-Schneiter (C/BL) ne se réjouit guère de voir Novartis ou Roche investir autant aux USA. «Je me fais beaucoup de souci pour le site de Bâle et donc pour toute la Suisse.» Selon elle, c’est un signal d’alarme que la pharma, très rentable, investisse autant dans la recherche et l’innovation outre-Atlantique. «Nous devons absolument créer des conditions-cadres pour que de tels investissements soient réalisés ici.» La gauche est aussi réfractaire: «Trump ne doit en aucun cas obtenir des succès avec sa stratégie de chantage», estime ainsi la conseillère nationale Jaqueline Badran (PS/ZH).