« Politico » : L’UE prête à frapper les exportations américaines de 22 milliards d’euros

L’Union européenne se prépare à répondre aux nouveaux tarifs annoncés par le président américain Donald Trump avec des mesures de rétorsion ciblées d’une valeur d’environ 22,1 milliards d’euros. C’est ce qui ressort d’un document interne consulté par « Politico ». La Commission européenne propose des droits de douane allant jusqu’à 25 % sur une large gamme de produits agricoles et industriels, frappant des secteurs stratégiques pour les États-Unis, en particulier ceux ancrés dans les États républicains.
Le paquet sera voté mercredi par les pays membres et, sauf surprise, devrait être approuvé sans forte opposition. Les mesures entreront en vigueur en trois phases : à partir du 15 avril, les droits de douane reviendront sur les produits déjà touchés en 2018, comme les canneberges et le jus d’orange ; À partir du 16 mai, de nouveaux tarifs douaniers seront introduits sur l’acier, la viande, le chocolat blanc et le polyéthylène ; A partir du 13,5er décembre, ce sera le tour des amandes et du soja. Selon une analyse de « Politico », jusqu’à 82,5 milliards de dollars d’exportations des États républicains seraient affectées par les mesures européennes, a rapporté agenzianova. En tête de liste figure le soja, symbole de l’agriculture américaine, dont XNUMX% des exportations vers l’UE proviennent de la Louisiane, l’Etat du président de la Chambre des représentants, Mike Johnson.
Outre le soja, Bruxelles cible le bœuf (Kansas, Nebraska), la volaille (Louisiane), les cigarettes (Floride), le bois (Caroline du Nord, Géorgie, Alabama), les pièces détachées automobiles (Michigan), ainsi que des produits plus « de niche » comme la crème glacée (Arizona), les mouchoirs (Caroline du Sud), les cravates (Floride), les machines à laver (Wisconsin), les pâtes (Floride et Caroline du Sud) et les sous-vêtements (Ohio, Kentucky). Le whisky, initialement inclus, a été retiré de la liste finale après la pression de la France, de l’Italie et de l’Irlande. La réponse européenne s’inscrit dans un conflit commercial plus large : la Chine et le Canada ont déjà adopté des mesures de rétorsion contre les États-Unis.
Au total, les tarifs imposés par les principaux partenaires ont touché environ 90 milliards de dollars d’exportations américaines. Bruxelles, tout en maintenant une ligne dure, a laissé la porte ouverte aux négociations en proposant un régime de droits de douane nuls sur une série de biens industriels. Mais pour Trump, l’offre est insuffisante : le président a demandé à l’UE d’acheter pour 350 milliards de dollars de produits énergétiques américains pour rééquilibrer le déficit commercial. En dernier recours, l’UE pourrait utiliser son propre « bazooka commercial » en ciblant les services américains, une mesure qui divise cependant les gouvernements européens.