BAM: Les infrastructures tirent la croissance

Au niveau national, la croissance non agricole aurait atteint 4,2% en 2024 et devrait rester autour de
ce niveau à moyen terme, tirée essentiellement par l’essor de l’investissement dans les
infrastructures, alors que la valeur ajoutée agricole demeure tributaire des conditions climatiques.
Elle aurait reculé de 4,7% en 2024 et devrait, tenant compte d’une récolte céréalière qui atteindrait
selon une estimation préliminaire de Bank Al-Maghrib 35 millions de quintaux et de l’amélioration
prévue de la production non céréalière, s’accroitre de 2,5% cette année avant de marquer un bond
de 6,1% en 2026 sous l’hypothèse d’un retour à une récolte moyenne de 50 millions de quintaux.
Au total, la croissance de l’économie nationale se serait située à 3,2% en 2024 et devrait s’accélérer
progressivement pour atteindre 3,9% cette année et 4,2% en 2026.
Sur le volet des comptes extérieurs, la dynamique des échanges observée en 2024 devrait se
poursuivre à moyen terme. Les exportations seraient tirées essentiellement par les ventes de
phosphate et dérivés, qui augmenteraient de 15,2% cette année et de 8,6% en 2026 à 108,6 milliards
de dirhams, et par celles du secteur automobile qui atteindraient 195 milliards en 2026. En parallèle,
les importations seraient portées notamment par la poursuite de la forte progression prévue des
acquisitions de biens d’équipement ainsi que par la hausse des achats de biens de consommation,
alors que la facture énergétique continuerait de reculer pour s’établir à 104,6 milliards en 2026. Par
ailleurs, les recettes de voyages poursuivraient leur expansion pour se situer à près de 125 milliards
de dirhams en 2026, tandis que les transferts des MRE se consolideraient pour avoisiner 123
milliards la même année. Au regard de ces évolutions, le déficit du compte courant se creuserait à
2,9% du PIB en 2025 avant de s’alléger à 2% en 2026. Quant aux recettes des investissements directs
étrangers, elles continueraient de s’améliorer, avoisinant l’équivalent de 3% du PIB en 2025 et 3,3%
en 2026, après 2,8% en 2024. Au total, et tenant compte des financements extérieurs prévus du
Trésor, les avoirs officiels de réserve se renforceraient à 391,8 milliards de dirhams à fin 2025 puis
à 408 milliards à fin 2026, représentant l’équivalent de 5 mois et 5 jours d’importations de biens et
services et 5 mois et 11 jours respectivement.
Sur le volet des finances publiques, l’année 2024 a connu une amélioration de 15,3% des recettes
ordinaires, portée notamment par la performance notable des rentrées fiscales. En parallèle, les
dépenses globales se sont accrues de 6,5%, reflétant la hausse des dépenses de biens et services et
de celles d’investissement. Compte tenu de ces réalisations, des données de la loi de finances 2025
et de la programmation budgétaire triennale 2025-2027, le déficit budgétaire hors produit de cession
des participations de l’Etat devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, s’alléger
graduellement, revenant de 4,1% du PIB en 2024 à 3,9% en 2025 et à 3,6% en 2026.