L’écrivain Salman Rushdie a raconté, mardi devant les jurés, avoir «hurlé» de douleur lorsque son assaillant présumé, dont le procès s’est ouvert la veille dans le nord des États-Unis, lui a asséné un coup de couteau à l’œil, dont il a perdu l’usage.
«Extrêmement douloureux»
«C’était un coup de couteau dans mon oeil, extrêmement douloureux, après ça j’ai hurlé de douleur et je ne pouvais plus voir» de cet œil, a raconté l’auteur des «Versets sataniques», ouvrage qui lui avait valu, il y a plus de trente ans, une fatwa de l’Iran qui le jugeait blasphématoire.
Le procès de Hadi Matar, un Américano-Libanais qui a grandi aux États-Unis et est accusé d’avoir tenté de le tuer à l’été 2022, s’est ouvert lundi à Mayville, dans l’État de New York, près de la frontière avec le Canada. L’auteur américano-britannique né en Inde a commencé à témoigner mardi. Après avoir prêté serment, l’écrivain, qui porte une paire de lunettes dont un verre est teinté, a raconté devant les jurés son agression au couteau.
Hospitalisé pendant des semaines
La veille, l’accusation avait décrit comment Hadi Matar avait fait irruption pour larder Salman Rushdie de coups de couteaux en pleine conférence sur la protection de la liberté des écrivains, devant environ un millier de personnes. Hadi Matar «a plongé son couteau avec force, efficacité et rapidité», avait décrit le procureur Jason Schmidt. «Il a frappé la tête, le cou, l’abdomen et le haut de la cuisse».
Grièvement blessé sur tout le corps, hospitalisé pendant des semaines, l’écrivain a perdu l’usage de son œil droit. Lundi, l’accusé était entré dans le tribunal en lançant les mots «Palestine libre». Le procès doit durer environ deux semaines.
(afp)
