C’est ce qui s’appelle se tirer une balle dans le pied. Après la démission, en novembre dernier, de Christopher Wray, l’administration Trump a dû désigner un nouveau chef du FBI, en attendant la nomination officielle de Kash Patel. Le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump, la Maison-Blanche était censée annoncer que Robert Kissane était nommé à la direction du FBI par intérim et qu’un certain Brian Driscoll serait son premier adjoint. Et, là, c’est la boulette.
Comme le raconte le «New York Times», le site internet de la Maison-Blanche a fait figurer par erreur le nom de Brian Driscoll, à côté du titre de directeur du FBI par intérim. Cette bourde n’a jamais été corrigée. L’Américain de 45 ans s’est donc retrouvé par hasard à la tête de l’organisation, et Donald Trump doit s’en mordre les doigts. En effet, ce vétéran du FBI est un fervent opposant au président et un adversaire redoutable: agent depuis 2007, il s’est rendu en Irak, en Afghanistan et en Syrie en tant que membre de l’équipe de libération d’otages du FBI.
Aujourd’hui, Brian Driscoll protège plus de 6000 de ses agents de la purge annoncée par Donald Trump. Quand le Républicain lui a demandé les noms des 6000 membres du FBI ayant enquêté sur l’assaut du Capitole, le quadragénaire lui a fait parvenir les fichiers de 5000 agents, uniquement identifiés par leur titre, leur fonction et leur rôle, mais pas leur identité. Une «insubordination», estime un adjoint du Ministère de la justice. À noter que Brian Driscoll a lui-même enquêté sur Donald Trump dans le cadre de l’attaque du 6 janvier 2021.
Le vétéran est déterminé à défendre les siens, mais son temps à la tête du FBI risque d’être écourté, explique «Le Parisien». En effet, Kash Patel, fidèle de Trump et adepte des théories complotistes de QAnon, pourrait prendre ses fonctions dans les jours qui viennent. Qu’à cela ne tienne: Brian Driscoll est considéré comme un véritable héros au sein du FBI, où on le décrit comme «un guerrier qui n’hésite pas à se battre pour son organisation».
(joc)
