Citigroup s’attend à ce que le prix de l’or atteigne un record de 3.000 dollars l’once d’ici à trois mois, les tensions géopolitiques et les guerres commerciales attisées par Donald Trump stimulant la demande d’actifs refuges
« Nous pensons que l’or peut atteindre 3 000 dollars l’once au cours des 12 à 18 prochains mois, bien que les flux ne justifient pas ce niveau de prix à l’heure actuelle », écrivent les analystes de Bank of America
« L’équipe pense que l’objectif de 3 000 dollars l’once nécessiterait une reprise de la demande non commerciale par rapport aux niveaux actuels, ce qui à son tour nécessiterait des réductions des taux d’intérêt américains », ont-ils ajouté.
Une augmentation des flux entrants vers les fonds négociés en bourse (ETF) adossés physiquement et une augmentation des volumes de compensation de la London Bullion Market Association (LBMA) seraient des indicateurs précoces de ce changement. En outre, les achats continus des banques centrales sont cruciaux, car les efforts visant à réduire la part du dollar américain dans les réserves de change pourraient entraîner de nouveaux achats.
Les stratèges de BofA en matière de taux ont également souligné l’instabilité potentielle du marché du Trésor américain, suggérant qu’il n’est qu’à un choc d’une perturbation significative. Dans un tel scénario, l’or pourrait chuter dans un premier temps en raison de liquidations massives, mais il devrait rebondir, comme cela a été observé lors d’événements antérieurs similaires, selon Investing.com
L’or bat tous les records, son prix et la demande mondiale flambent
L’or a franchi un nouveau record, à 2.877 dollars l’once, porté par l’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et une demande historique l’an dernier.
C’est une expression que l’on ressort à chaque nouveau record, mais il faut dire que l’or brille bel et bien plus fort que jamais ce mercredi. Son prix a dépassé les 2.877 dollars l’once, porté par le vent de panique soulevé par la nouvelle guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui se renvoient la balle des droits de douane. Pékin, en riposte aux dernières mesures américaines, a dégainé ses propres tarifs douaniers, de quoi provoquer une nouvelle ruée des investisseurs vers l’or, valeur refuge par excellence.
Les contrats à terme sur l’or ont eux dépassé les 2.900 dollars l’once, une première également. L’or pour livraison en avril a ainsi gagné 27,40 dollars, à 2.903,20 dollars l’once.
La demande a battu tous les records en 2024
Le métal jaune poursuit ainsi sa flambée de 27% en un an, attirant comme un aimant les investisseurs en quête de sécurité face aux conflits géopolitiques. Les risques d’inflation que comportent les plans douaniers de Trump et la hausse des prix qui a accéléré, contre toute attente, en zone euro alimentent également le rallye, l’or étant considéré comme une couverture contre l’inflation. Tout comme la baisse des taux d’intérêt amorcée par les banques centrales.
Le rapport du World Gold Council tombe à pic ce matin et ne s’y trompe pas: la demande en or a également battu tous les records en 2024. La demande totale a ainsi bondi de 1% en 2024, atteignant un niveau jamais vu de 4.974 tonnes. Paradoxe: cette flambée des prix a freiné la consommation de bijoux, en recul de 11% à 1.877 tonnes.
Les banques centrales, en particulier, ont accéléré leurs achats au quatrième trimestre, amassant 1.045 tonnes métriques d’or, soit près de 96 milliards de dollars. La Pologne, l’Inde et la Turquie sont les plus gros acheteurs de cette fièvre aurifère.
« Nous nous attendons à ce que les banques centrales restent aux commandes et que les investisseurs en ETF sur l’or rejoignent la danse. L’approvisionnement en mines devrait rester robuste », prédit le rapport pour cette année.
L’institution relève que le sentiment des investisseurs pourrait encore s’améliorer si la Banque populaire de Chine continue d’annoncer des achats d’or. « Le prochain grand point d’inflexion pour l’or est probablement le seuil des 3.000 dollars… La Chine pourrait être plus incitée à continuer d’acheter de l’or pour ses réserves si la guerre commerciale s’intensifie », a renchéri Ilya Spivak, analyste chez Tastylive. Source: L’Echo
