Les patrons réclament des réformes «pour sauver l’économie»
Quatre organisations patronales allemandes appellent le prochain gouvernement à prendre des mesures urgentes, après deux années de récession.2150
Quatre organisations patronales allemandes ont appelé mercredi le gouvernement qui va émerger des prochaines élections à prendre des mesures urgentes pour sauver l’économie du pays qui vient de connaître deux années de récession. «Le renforcement de la compétitivité de l’économie allemande doit figurer en tête de l’ordre du jour du prochain gouvernement, nous ne devons plus perdre de temps», ont déclaré les fédérations du commerce, de l’industrie, des artisans et des employeurs allemands dans une lettre adressée au gouvernement sortant, à moins d’un mois des élections fédérales.
Cet appel intervient au jour où le ministre écologiste de l’Économie, Robert Habeck, présente la nouvelle prévision de croissance du produit intérieur brut pour l’année en cours, qui devrait être révisée à la baisse à 0,3%, contre 1,1% prévu à l’automne, selon la presse allemande. Le modèle économique de l’Allemagne, qui repose en grande partie sur les exportations industrielles, souffre avec la baisse de la demande mondiale, la flambée des prix de l’énergie depuis l’invasion russe en Ukraine en février 2022 ainsi que la concurrence croissante de la Chine.
Moins de taxes et de bureaucratie
À cela s’ajoute le retour de Donald Trump à la Maison blanche, un «tournant» selon les signataires. Le président des États-Unis menace d’augmenter les droits de douanes sur les importations américaines, ce qui viendrait porter un coup à l’Allemagne qui détient l’excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis. Les signataires de la lettre demandent que l’Allemagne réduise des taxes sur les entreprises et la bureaucratie et sécurise la planification énergétique.
Une alliance plus large d’une centaine de fédérations patronales et d’entreprises lance par ailleurs un «SOS» mercredi pour attirer l’attention sur le «déclin» de l’économie allemande, avec des manifestations prévues dans plusieurs villes du pays dont Berlin, Hambourg et Munich. Le candidat conservateur de l’opposition, Friedrich Merz, favori des sondages pour succéder au chancelier social-démocrate Olaf Scholz, doit y participer.
Les industriels allemands ont annoncé des plans sociaux en cascade ces derniers mois, notamment dans l’industrie automobile, premier employeur du pays. Le leader européen Volkswagen prévoit de supprimer 35’000 postes dans ses usines allemandes. Il songe désormais à délocaliser une partie de la production de ses marques Porsche et Audi aux États-Unis pour contourner la hausse potentielle des droits de douane américains, rapporte mercredi le quotidien économique allemand Handelsblatt.
(afp/jw)