Renault Group Maroc a annoncé aujourd’hui, en grande pompe, son bilan commercial au titre de l’année 2024. Le constructeur français s’est targué de ses performances record réalisées au Maroc.
A la clé, ses deux usines ont enregistré un record de production de 413 614 véhicules en 2024, dont près de 90% à l’export vers 68 destinations dans le monde. La production des usines de Tanger et de Casablanca représente 18,2% des ventes du Groupe dans le monde. En 2024, ce sont trois nouveaux projets industriels qui voient le jour simultanément dans les deux usines marocaines, atteignant une capacité de production annuelle de 500 000 véhicules dès cette année 2025.
Le communiqué de la marque tricolore parvenu à la rédaction décrit dans les moindres détails les résultats commerciaux, mais, curieusement, ne contient pas un seul mot sur les emplois créés au Maroc. Ce silence radio interpelle à maints égards. Le doute étant permis, pourquoi Renault Group Maroc ne livre pas un chiffre sur les emplois créés ? Vous allez être surpris.
La Société arabe de garantie des investissements et des crédits à l’exportation (Dhaman) a annoncé, dans son quatrième rapport sectoriel pour 2024, que Renault a créé environ 15 000 emplois de 2003 à octobre 2024 dans les pays arabes où il est installé.
Marché automobile arabe : Renault a créé environ 15 000 emplois de 2003 à octobre 2024
Ces chiffres nous donnent une idée approximative du fait que le constructeur automobile est loin d’être parmi les véritables créateurs d’emplois au Maroc.
Paradoxalement, il figure parmi les principaux bénéficiaires du programme de recrutement sous contrat ANAPEC (exonération des cotisations CNSS/TFP et de l’IR pendant 24 mois).
Sans le pointer directement, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, n’a cessé de critiquer cette pratique, devenue monnaie courante chez un grand nombre de multinationales installées au Maroc. Le ministre a laissé entendre que les jeunes stagiaires voient leurs contrats de stage de formation-insertion renouvelés deux fois, trois fois… au point que décrocher un CDI est devenu un véritable rêve.
Prenant conscience de l’échec de cette « carotte » fiscale, le gouvernement a révisé, au titre de la loi de Finances 2025, les conditions d’exonération de l’indemnité de stage pour la promotion de l’emploi.
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Il faut savoir aussi que l’emploi n’est pas la seule réserve dont fait preuve Renault Maroc. Le groupe ne communique ni sur son chiffre d’affaires, ni sur ses bénéfices générés au Maroc, encore moins sur les dividendes transférés à l’étranger.
Le classement 2024 des 500 plus grandes entreprises au Maroc dévoile un chiffre d’affaires qui atteint 56,1 MMDH, conférant à Renault Group Maroc la 2e position. Vivons heureux vivons cachés…