Le baril de Brent dépasse les 80 dollars
Les cours du pétrole bondissent vendredi, le baril de Brent dépassant les 80 dollars, poussés par d’éventuelles sanctions que les États-Unis s’apprêteraient à prendre contre la « flotte fantôme » russe, ce qui pourrait avoir un impact sur les exportations pétrolières du Kremlin.
Vers 14H45 GMT (15H45 HEC), le prix du baril de BrentBRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l’InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l’énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en mars, montait de 4,12% à 80,09 dollars, a rapporté prixdubaril.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, augmentait de 4,36% à 77,14 dollars.
« Les États-Unis devraient annoncer prochainement de nouvelles sanctions contre la Russie« , affirment les analystes de DNB, « y compris sur de nombreux pétroliers, ce qui perturbera davantage les exportations de brut russe ».
La Russie est le second producteur mondial de pétrole brut et sa « flotte fantôme », composée d’environ 600 navires, transporte près de 1,7 million de barils de pétrole par jour, estimait Londres en juillet dernier.
Des sanctions du même genre avaient été prises en décembre contre l’Iran par les États-Unis et contre la Russie par l’Union européenne.
« Certains signes montrent l’efficacité des sanctions occidentales contre la flotte fantôme russe », affirme Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, qui met en avant un niveau d’exportation de pétrole brut russe au plus bas depuis août 2023.
« En conséquence, l’Inde doit rechercher des fournisseurs alternatifs, principalement au Moyen-Orient, ce qui crée une demande supplémentaire » et fait monter les prix, précise M.Fritsch.
La baisse des exportations de pétrole brut Iranien et russe liée aux sanctions obligera aussi « la Chine à rechercher d’autres alternatives », indique Tamas Varga, analyste à PVM.
De nouvelles sanctions américaines pourraient donc réduire considérablement la disponibilité du pétrole russe à court terme.
Le marché est également soutenu par un temps très froid aux États-Unis, « ce qui devrait entraîner une augmentation de la demande en combustibles de chauffage », rapporte John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Le marché a aussi assisté cette semaine à la « septième baisse hebdomadaire consécutive des stocks de pétrole brut aux États-Unis », ajoute l’analyste, ce qui tend à faire grimper les prix sur le marché.
Ces dernières semaines les prix de l’or noir sont fortement remontés, et selon Bjarne Schieldrop de SEB, « la force actuelle du pétrole n’est peut-être pas qu’un simple feu de paille et pourrait durer ».