Le chinois Zijin Mining a annoncé, dans un courrier adressé à Bloomberg, son intention de commencer la production de lithium sur le projet Manono, en République démocratique du Congo, dès le premier trimestre 2026.
L’annonce intervient alors que le projet Manono fait l’objet d’une dispute, devant la Chambre Internationale de commerce à Paris (ICC) et Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), entre le groupe australien AVZ Minerals, la Cominière, le gouvernement de la RDC et le groupe chinois.
AVZ Minerals accuse le gouvernement congolais d’expropriation illégale de ses permis d’exploitation acquise en 2022, au bénéfice de Manono Lithium, une joint-venture entre la Cominière et Jin Cheng, la filiale de Zijin Mining.
En Novembre 2023, ICC avait ordonné à toutes les parties, la suspension de tous les travaux en cours sur le site en attendant une décision finale sur la question.
Cette décision n’a pas été respectée par Manono lithium qui a procédé à la réhabilitation des infrastructures et la construction d’un barrage électrique qui devrait servir à alimenter le projet.
Zijin, qui dit être en ordre devant les autorités congolaises, a aussi annoncé qu’elle construirait progressivement une usine de raffinement et de transformation de lithium sur le site dès lors que les conditions, dont la fourniture en énergie électriques, seront réunies
Malgré la décision de ICC, le gouvernement congolais semble démontrer un soutien à l’endroit de Manono lithium. En fin 2024, la compagnie avait reçu la visite du ministre des mines qui lui avait réitéré le soutien du gouvernement congolais.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: La mine de Manono qui serait selon AVZ, la plus grande réserve au monde de lithium en roche, pourrait bien devenir un problème géopolitique pour la RDC.
Dans un contexte de tension accru entre chinois et occidentaux sur l’accès au minerais critiques, la décision du gouvernement congolais d’attribuer le projet à Zijin et de la laisser faire, en violation des décisions de l’ICC, pourrait être perçue par plusieurs à Washington et à Bruxelles, comme un positionnement de la RDC en faveur de la Chine.
- Bloomberg
