International

Rapport: 186 000 personnes auraient été tuées à Gaza

Le bilan total des morts dans la bande de Gaza, y compris les décès indirects, pourrait atteindre 186 000 personnes, soit 8 % de la population de l’enclave assiégée, au milieu des attaques israéliennes en cours.

Les conclusions alarmantes ont été révélées vendredi dans un rapport de The Lancet, une revue médicale de premier plan, qui détaille la lutte du secteur de la santé effondré de la bande de Gaza pour recenser les personnes tuées par Israël au cours des neuf derniers mois.

La collecte de données précises sur le nombre de morts est devenue un défi important pour le ministère de la Santé de Gaza dans le contexte de la guerre en cours en Israël, ce qui aboutit à un chiffre sous-estimé par rapport à celui rapporté de plus de 38 000.

L’entité médicale a averti que les décès indirects dus à la guerre génocidaire menée par Israël contre la bande de Gaza devraient également être beaucoup plus importants en raison des dégâts importants sur le terrain.

Le Hamas attend la réponse israélienne sur l’accord de cessez-le-feu

« Même si le conflit prend fin immédiatement, il y aura encore de nombreux décès indirects dans les mois et années à venir, dus à des causes telles que les maladies reproductives, transmissibles et non transmissibles », indique le rapport.

Les autorités sanitaires locales se sont appuyées sur les médias et les premiers intervenants, ce qui a donné lieu à des chiffres moins détaillés, dont on craint qu’ils soient nettement plus élevés que ceux rapportés.

Au 10 mai, 30% des 35 091 décès n’étaient pas identifiés et plus de 10 000 corps seraient enterrés sous les décombres, indique le rapport, faisant écho aux précédents réalisés par des organismes mondiaux, dont les Nations Unies.

« Le ministère a dû compléter ses reportages habituels, basés sur les personnes décédées dans ses hôpitaux ou amenés morts, avec des informations provenant de sources médiatiques fiables et des premiers intervenants. Ce changement a inévitablement dégradé les données détaillées enregistrées précédemment », a déclaré The Lancet.

Faisant une comparaison frappante avec les « conflits récents », The Lancet a rapporté que « les décès indirects seraient de trois à 15 fois supérieurs au nombre de décès directs ».

« En appliquant une estimation prudente de quatre décès indirects pour un décès direct aux 37 396 décès signalés, il n’est pas invraisemblable d’estimer que jusqu’à 186 000 décès, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza », note-t-il.

Le 7 février, alors que le bilan s’élevait à 28 000 personnes, un rapport de l’association caritative londonienne Action on Armed Violence estimait qu’il y aurait entre 58 260 et 85 750 morts d’ici le 6 août sans cessez-le-feu.

The Lancet a souligné la « nécessité d’enregistrer l’ampleur et la nature des souffrances » dans la bande de Gaza, affirmant que « c’est aussi une exigence légale ». Il a noté que cette date sera cruciale pour le redressement d’après-guerre ainsi que pour « la restauration des infrastructures et la planification de l’aide humanitaire ».

« Les mesures provisoires énoncées par la Cour internationale de Justice en janvier 2024 exigent qu’Israël prenne des mesures efficaces pour empêcher la destruction et assurer la préservation des preuves liées aux allégations d’actes entrant dans le champ d’application de… la convention sur le génocide », a ajouté l’entité médicale, rapporte dohanews

Israël a ignoré les dispositions de la CIJ et a poursuivi sa guerre contre la bande de Gaza pendant neuf mois, tuant au moins 38 193 personnes et en blessant 87 903 autres.

Le secteur médical de l’enclave côtière a été l’une des principales cibles d’Israël tout au long de la guerre. Selon l’ONU, seuls 15 des 36 hôpitaux de Gaza sont partiellement fonctionnels et difficilement accessibles en raison des dégâts sur le terrain, du manque de carburant et du manque de sécurité.

Dimanche, le personnel médical de l’hôpital baptiste de la ville de Gaza a été contraint d’évacuer les blessés suite à un ordre des forces d’occupation israéliennes, relaye dohanews.

Selon l’ONU, la guerre a détruit plus de 80 pour cent des installations commerciales et plus de 60 pour cent des bâtiments résidentiels de la bande de Gaza, tout en déplaçant 1,9 million de personnes sur une population de 2,1 millions.

La terrible catastrophe humanitaire a entraîné une épidémie de maladies, avec au moins 923 000 cas d’infections respiratoires aiguës.

Au moins 41 personnes dans la bande de Gaza sont également mortes des suites de malnutrition, dans un contexte de pénurie extrême de ressources alimentaires de base due à la fermeture par Israël du passage vital de Rafah après son invasion le 6 mai.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page