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Maroc: La croissance économique aurait progressé de 2,9% au T2

L’économie nationale aurait progressé de 2,9% au deuxième trimestre 2024, en variation annuelle, au lieu de +2,5% au premier trimestre. Cette expansion aurait été impulsée par une amélioration plus soutenue de la demande intérieure, sous-tendue par un effet positif du calendrier sur les dépenses de consommation. Au troisième trimestre 2024, la croissance économique devrait s’établir à +3,2%, traduisant un renforcement de l’appui de la demande aux industries manufacturières et aux services de l’hébergement.

Accélération de l’activité au deuxième trimestre 2024 après un début d’année au ralenti

La croissance du PIB national se serait accélérée au deuxième trimestre 2024, s’établissant à +2,9%, en rythme annuel, après un début d’année au ralenti. Cette dynamique aurait été principalement le fait des branches secondaires et tertiaires. Le début d’année avait été caractérisé par un sensible ralentissement des industries manufacturières qui avait installé l’activité hors agriculture dans son ensemble dans un sentier de croissance modérée. Toutefois, la relance de la production des autres filières secondaires et l’affermissement des services marchands au deuxième trimestre 2024 aurait de nouveau placé la croissance de l’activité hors agriculture à des rythmes comparables à sa dynamique d’avant la crise Covid (+3,7%).

Les industries extractives, la construction et le commerce les plus dynamiques au deuxième trimestre 2024

La valeur ajoutée des industries extractives aurait progressé de 15,6% au deuxième trimestre 2024, en variation annuelle. Cette embellie, dopée par une nette progression des ventes extérieures des minerais non métalliques, aurait été, également, soutenue par une relance de la demande des industries locales de transformation. Les fondamentaux de la demande agricole en fertilisants demeurent solides au niveau mondial, grâce à des conditions de production favorables attendues dans plusieurs régions du monde, notamment dans le sud-est de l’Asie, en Inde et au Brésil, suite au passage d’El Niño à La Nina en 2024. Les cours internationaux des céréales et des oléagineuses se seraient encore maintenus au-dessus de leurs niveaux moyens d’avant 2022, alors que ceux des fertilisants auraient subi un ajustement à la baisse, incitant à un usage plus renforcé dans la plupart des régions, notamment en Amérique du Nord, qui aurait connu une saison printanière particulièrement dynamique.

Dans la construction, l’activité aurait confirmé sa reprise tirée par la dynamique des travaux publics, affichant une hausse de 3% au deuxième trimestre 2024, après +2,5% au premier trimestre. L’activité du bâtiment se serait, également, améliorée, avec une reprise de la production du logement et une hausse de 20% des ventes de ciment, dans un contexte de poursuite de mise en œuvre du programme d’aide à l’acquisition des logements et du redressement des crédits destinés aux promoteurs immobiliers. Cette orientation favorable aurait été confirmée par les dernières enquêtes de conjoncture réalisées par le HCP, faisant état d’une hausse de l’activité, prévue par les entrepreneurs, tant dans le bâtiment que dans les travaux publics avec des carnets de commandes se situant à des niveaux historiquement hauts.

L’activité des industries manufacturières aurait, également, retrouvé, au deuxième trimestre 2024, un rythme de croissance plus soutenu, intégrant en partie un effet de base favorable. En variation annuelle, sa valeur ajoutée aurait augmenté de 3,5%, au lieu de +2,1% au premier trimestre. Les filières de la chimie et des industries liées à la construction auraient été les principaux moteurs de cette accélération. L’expansion des ventes extérieures de la métallurgie et le renforcement de la fabrication d’articles électroniques et optiques auraient, également, permis aux industries manufacturières de retrouver plus de vigueur. En revanche, l’industrie de l’automobile serait restée sous contraintes de difficultés d’approvisionnement en intrants et de faible dynamique de la demande sur le marché européen. Selon l’enquête de conjoncture du deuxième trimestre 2024 réalisée par le HCP, les difficultés d’approvisionnement en intrants auraient été prépondérantes pour l’ensemble des entrepreneurs de l’automobile en tant que frein à l’augmentation de l’activité. Les ventes de voitures des marques françaises sur le marché européen auraient cédé face aux marques électriques chinoises, notamment en avril et juin 2024.

Pour leur part, les branches tertiaires, qui représentent plus de la moitié de l’activité des branches, auraient profité de la relance de la demande intérieure. L’analyse de l’enquête de conjoncture dans le commerce de gros témoigne d’une amélioration de l’opinion corrigée des variations saisonnières sur le volume des ventes hors produits agricoles et sur la situation de la trésorerie des grossistes, avec des anticipations de commandes en hausse de 11,8 points. L’activité des services liés aux entreprises aurait été, également, bien orientée, affichant une hausse de 3,9% au deuxième trimestre 2024, en ligne avec l’amélioration de la production industrielle. L’activité du transport et de l’hébergement aurait gagné plus de vigueur au cours de la même période, profitant notamment de la conjonction de fêtes religieuses étrangères et nationales (Pâques, Aid Fitr et Aid Al Adha).

Rechute de l’activité agricole

La valeur ajoutée agricole se serait infléchie de 4,9% au deuxième trimestre 2024, en variation annuelle, au lieu d’une hausse de 1,5% une année plus tôt. Cette contreperformance, principalement due aux impacts de la sécheresse sévère sur les grandes cultures, s’inscrit dans une phase de volatilité accrue qui avait affecté les récoltes des céréales, des légumineuses et des fourrages   et amputé le potentiel de croissance agricole depuis 2019. En 2024, le repli de la production de blé et d’orge aurait été de 44,4% et 51% respectivement. La production de fruits et légumes aurait été, également, impactée par le déficit pluviométrique, avec des réductions significatives dans les régions de l’Oriental, d’Al Haouz et Tadla. L’essentiel de l’offre locale aurait été assuré par les régions du Sais, d’Al Gharb et du Nord. La hausse des prix des cultures serait restée, toutefois, contenue, malgré le creusement du déficit d’offre locale, grâce à un recours plus intensifié aux importations. Sur les deux mois d’avril et mai 2024, les quantités importées de l’orge de l’huile de table auraient, respectivement, crû de plus que le double et celles du sucre de 1,6%, en variations annuelles.

Dans la filière animale, l’activité d’élevage aurait montré une certaine résilience au deuxième trimestre 2024, soutenue par les mesures publiques de lutte contre les effets de la sécheresse et par l’amélioration du couvert végétal induite par les pluies printanières tardives. L’effectif du cheptel local destiné à l’abattage serait resté, toutefois, en retrait, induisant une hausse des prix de vente de la viande rouge et un renforcement de plus que le double des importations des animaux vivants au terme des mois d’avril et mai 2024. Le secteur avicole aurait, quant à lui, continué de soutenir la production animale. L’effectif avicole destiné à l’abattage aurait progressé de 4%, au lieu d’un recul de 14,9% une année plus tôt.

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