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TPME: impayés et défaillances en hausse

Les entreprises marocaines font face à un contexte économique morose d’accentuation des impayés et défaillances, surtout les Très Petites, Petites & Moyennes Entreprises (TPME). Et ce n’est pas le Wali de Bank Al-Maghrib , Abdellatif Jouahri, qui dira le contraire. « Bien que plusieurs prérequis soient favorables comme l’équilibre budgétaire et le niveau des réserves de change, les opérateurs économiques, notamment les TPME, ne sont pas prêts pour le passage à la nouvelle phase de la réforme du régime de change flexible » a souligné Jouahri lors d’un point de presse tenu mardi dernier à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle du Conseil de BAM pour l’année 2024.

Cette incapacité des TPME témoigne de leur fragile santé financière à l’épreuve d’une conjoncture économique mondiale  instable et imprévisible. D’ailleurs, chiffres à l’appui, le ratio des créances en souffrance franchit en avril dernier la barrière des 13% pour les entreprises privées, après 12,9% enregistré seulement un mois auparavant, peut-on lire dans le dernier Rapport sur la politique monétaire.

Cet agrégat alarmant informe aussi sur l’aggravation des créances en souffrances du secteur bancaire de manière générale, lesquelles se sont envolées à plus de 92 milliards de dirhams en juin 2024 contre 77 milliards de dirhams en juin 2020.

Face à l’accentuation des retards de paiement et des factures impayées, les TPME n’ont d’autres choix que de s’orienter vers les facilités de caisse ou autres crédits courts termes. Là encore, on observe la réticence des banques et leurs inquiétudes croissantes à l’égard de la solvabilité de leurs clients. Ainsi, les facilités de trésorerie se sont  rétractées de 5,6% en avril dernier, sur un an, dont l’encours s’est situé à 186,2 milliards de dirhams.

Le recours aux facilités de caisse ne résoudra pas le problème, puisque l’argent emprunté devra être remboursé, avec des intérêts souvent conséquents.

Résultats des courses : le nombre de défaillances atteindrait un pic cette année.  Une étude d’Allianz Trade révèle une augmentation alarmante de 13% du nombre de faillites, avec un record de 16 100 entreprises attendues en 2024. D’autant plus vrai que la loi des finances 2024  est dépourvue de mesures spécifiques en faveur des TPME.

Malgré la mise en place d’une réglementation juridique spécifique, les entreprises marocaines continuent de souffrir de retards de paiement importants. A souligner enfin que les retards de paiement et les impayés sont la première cause de faillite au Maroc.

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