Le Maroc est classée 69e sur 125 pays selon l’Indice du budget ouvert 2023 (IBO 2023), un indicateur international important pour évaluer la transparence des budgets publics. En effet, l’Organisation Internationale pour le Partenariat Budgétaire (IBP) a publié, en date du 29 mai 2024, les résultats de l’Enquête sur le Budget Ouvert au titre de l’année 2023. Les résultats de cette Enquête, réalisée une fois tous les deux ans, indiquent que le Maroc a enregistré une régression en matière de transparence budgétaire, avec un score de 43 points en 2023, contre 48 points en 2021, 43 points en 2019, 45 points en 2017 et 38 points en 2015.
Le classement du Maroc a ainsi connu, en conséquence, un recul, passant du 55ème rang sur un total de 120 pays en 2021, au 69ème rang sur les 125 pays couverts par l’Enquête au titre de l’année 2023. A rappeler que notre pays était classé au 62ème rang sur un total de 117 pays en 2019.
Certes, le Maroc a enregistré une amélioration au niveau de la transparence budgétaire, fruit des réformes entreprises ces dernières années, notamment avec l’entrée en vigueur en 2016 de la Loi Organique relative à la Loi de Finances, en plus de l’enrichissement continu de l’information économique, budgétaire et financière mise à la disposition du parlement et du public, ainsi que la communication régulière sur la matière budgétaire.
Recommandations du rapport
Toutefois, tout un travail reste à faire. Le ministère marocain de l’Économie et des Finances a mis en place des consultations publiques lors de la formulation du budget et des consultations électroniques pendant l’exécution du budget, mais, pour renforcer davantage la participation du public au processus budgétaire, il devrait également donner la priorité aux actions suivantes :
Élargir les mécanismes lors de la formulation du budget pour impliquer toute organisation de la société civile ou membre du public qui souhaite participer.
S’engager activement auprès des communautés vulnérables et sous-représentées, directement ou par l’intermédiaire d’organisations de la société civile qui les représentent.
Le Parlement marocain a organisé des auditions publiques liées à l’approbation du budget annuel, mais devrait également donner la priorité aux actions suivantes :
Permettre à tout membre du public ou à toute organisation de la société civile de témoigner lors de ses auditions sur le projet de budget avant son approbation.
Permettre aux membres du public ou aux organisations de la société civile de témoigner lors de ses auditions sur le rapport d’audit.
La Cour des comptes du Maroc devrait donner la priorité aux actions suivantes pour améliorer la participation du public au processus budgétaire :
Établir des mécanismes formels permettant au public de l’aider à élaborer son programme d’audit et de contribuer aux enquêtes d’audit pertinentes.