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Auto: C’est fini pour le Salon international de Genève

Le Salon de l’auto, c’est terminé! Après plus de cent ans d’existence, la manifestation qui fut emblématique à Genève tire la prise. La fondation du Comité permanent du salon international de l’automobile a décidé d’annuler l’édition prévue en 2025. Son président Alexandre de Senarclens et le directeur général de l’événément, Sandro Mesquita, l’ont annoncé ce vendredi à la «Tribune de Genève».

Les deux hommes ont expliqué au quotidien du bout du lac que les constructeurs majeurs, notamment des grands groupes européens qui gèrent des dizaines de marques, n’avaient pas désiré prendre part à la prochaine édition. Or, les organisateurs avaient besoin de doubler le nombre d’exposants pour pérenniser la manifestation. Las, ils constatent que les grandes foires n’intéressent plus, ou peu, l’industrie automobile.

La dernière édition du Salon de l’auto restera donc celle de ce printemps, après quatre ans d’absence. Palexpo avait pour cette occasion réuni 37 exposants et 19 constructeurs, attirant 168’000 visiteurs.

Les modes de consommation évoluent

La mort de la manifestation suscite les vifs regrets de l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA). «Mais la nouvelle n’est pas tout à fait tombée du ciel», avoue-t-elle. «Nous étions conscients de la situation difficile de ce type de salons, liée à un changement de comportement d’achat du public.» La faîtière souligne ainsi qu’il existe aujourd’hui «d’autres canaux de distribution pour attirer l’attention sur un véhicule». Pour l’heure, l’UPSA juge difficile d’évaluer l’impact de la disparition du salon sur le marché automobile helvétique.

«Une surprise sans en être une»

Présidente de la Fondation Genève Tourisme, Sophie Dubuis confie qu’il s’agit «d’une surprise sans en être une. Le Salon de l’auto a été très important pour Genève durant longtemps, mais avec le Covid, ça a changé.» Selon la responsable, la disparition de la manifestation n’aura pas d’impact sur le secteur touristique, dans la mesure où «cela fait déjà plusieurs années que Genève fait sans.» Elle souligne toutefois l’engagement des organisateurs, qui «ont vraiment fait un super travail. C’est un chapitre qui se tourne».

Les marques communiquent autrement

Pour le directeur général de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) Vincent Subilia, également député PLR, «C’est un siècle d’histoire qui s’achève, une page qui tourne, voire carrément un livre qui se ferme. C’est douloureux, mais compréhensible. La décision me paraît légitime et responsable. L’évolution des modes de consommation l’explique. Les marques ont moins d’appétence à dépenser de grosses sommes pour présenter leurs véhicules. Le haut de gamme préfère offrir des expériences aux clients, leur offrant la possibilité d’essayer les voitures en extérieur. Les autres se demandent s’il est pertinent de dépenser des dizaines de millions pour un salon, plutôt que de lancer une campagne sur les réseaux sociaux.»

Plaidoyer pour un salon des mobilités durables

Le président du parti socialiste genevois Thomas Wenger, également membre du comité de l’association transports et environnement (ATE), constate que «les temps changent, les mobilités changent». Pour lui, cette disparition représente «une opportunité pour Genève de transformer ce salon de l’auto du 20e siècle en salon des mobilités durables et d’avenir du 21e siècle». Il juge ainsi qu’il serait «intéressant que tous les acteurs de la mobilité genevoise et suisse puissent se retrouver avec l’Etat pour dessiner ce nouveau salon», qu’il appelle de ses vœux. 20min.ch

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