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La Chine prend une mesure rare pour relancer son économie

La Chine va vendre un premier lot d’obligations d’État à long terme cette semaine, a annoncé lundi le ministère des Finances, une mesure rare destinée à redonner de l’élan à la deuxième économie mondiale. Le pays est sorti en février de la déflation, mais devrait peiner à atteindre son objectif de croissance du produit intérieur brut (PIB) de 5% s’il reste sur sa trajectoire actuelle, selon de nombreux économistes.

L’État commencera à émettre des obligations à 30 ans vendredi, dans le cadre d’une vente prévue de plus de 138 milliards de dollars de dette, selon un avis publié sur le site du ministère. D’autres obligations d’une durée de 20 ans et de 50 ans seront mises en vente, respectivement le 24 mai et le 14 juin. Le ministère des Finances n’a pas précisé le nombre d’obligations qui seront émises.

La volatilité du marché immobilier et un taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes, sont parmi les principales préoccupations du gouvernement, en ce qui concerne l’économie chinoise. La vente d’obligations avait été évoquée ces derniers mois par les autorités chinoises, le Premier ministre Li Qiang ayant indiqué en mars qu’elles seraient utilisées pour financer des projets majeurs d’importance stratégique.

La Chine n’a vendu des obligations d’État de ce type qu’à de rares occasions, pour faire face à des difficultés économiques majeures, comme début 2020 pour financer les efforts de lutte contre la pandémie de Covid-19.

Sortie de la déflation

Les prix à la consommation en Chine ont augmenté en avril pour le troisième mois consécutif, confirmant la sortie de la déflation de la deuxième économie mondiale, mais la demande reste relativement faible dans le pays. L’immobilier a longtemps représenté au sens large plus du quart du PIB de la Chine et constituait un important vivier d’emplois. Mais ce secteur clé est désormais sous pression, avec certains promoteurs au bord de la faillite (Evergrande, Country Garden…) et des prix en chute qui dissuadent les Chinois d’investir.

Les mesures de soutien de Pékin au secteur n’ont eu pour le moment que peu d’effets. Les autorités ont levé les restrictions qui pesaient sur l’achat de logements dans certaines régions, notamment dans les grandes villes de Hangzhou (est) et de Xi’an (nord), afin de stimuler les achats immobiliers.

Mesures plus ambitieuses

Lors de la réunion annuelle du Parlement chinois en mars, les dirigeants ont reconnu les problèmes auxquels l’économie est confrontée, et se sont engagés à prendre des mesures cette année pour relancer la croissance de l’activité. Le Premier ministre Li Qiang avait déclaré qu’il ne serait «pas facile» d’atteindre les objectifs de hausse du PIB cette année, compte tenu des «risques persistants et des dangers cachés» pesant encore sur l’activité.

Le ministre du Logement, Ni Hong, avait déclaré en marge de la réunion que la résolution de la crise immobilière serait également un défi. Il avait souligné que les sociétés immobilières qui «doivent faire faillite doivent faire faillite, et (que) celles qui ont besoin d’être restructurées doivent l’être».

Mais ces derniers mois, les responsables gouvernementaux ont été priés par les acteurs économiques de dévoiler des mesures de relance de l’activité économique plus ambitieuses. Le taux de chômage des jeunes a atteint le niveau sans précédent de 21,3% à la mi-2023, avant que les autorités ne cessent de publier les chiffres mensuels. Les investisseurs ont appelé à une action beaucoup plus importante de la part du gouvernement pour redresser l’économie chinoise.

(afp)

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